Promo 2011, acte II: Ledenon 23/24 avril 2011

Séquence déballage du matos, investissement du box et au moment ou je m’apprête à m’octoyer une bonne bière en guise de récompense pour ce dur labeur (au moins 1/4 d’heure de boulot), Serge, mon coéquipier en endurance arrive à son tour…C’est ce qui s’appelle tomber à pic!

Contrairement à Nogaro, nous disposons de 2 jours de roulage jeudi et vendredi ce qui change énormément l’approche du WE: reprise de contact et mise au point peuvent être calmement plannifiées en dépit des difficultés rencontrées parfois ici en terme de réglage. Il est vrai que ce circuit tourne “à l’envers” par rapport aux autres et surtout, il propose d’importants dénivelés soumettant les machines à de rudes contraintes.

Rapide examen des horaires du lendemain, 2 ou 3 accords de guitare et dodo!

Le jeudi matin, c’est déjà la course…pour acheter les sessions. Faire la queue et être ensuite obligé de se précipiter pour être à l’heure en piste n’est pas le moyen le plus agréable de se mettre dans le bain mais c’est le rituel inévitable d’un début de WE de course.

1er run: Ces derniers temps, j’avais pris d’emblée l’habitude de me sentir bien sur la moto …Et bien il a rapidement fallu admettre que ce temps était révolu tant j’ai été à coté de la plaque pendant 20 minutes. Traj’ hésitantes, rapports approximatifs, fourmillements dans les poignets…la totale!

Par bonheur, mon Alfano n’a rien affiché à cause (grâce!) d’un branchement défectueux ce qui me sauvera d’une confirmation chiffrée de mes impressions.

2ème run: un léger mieux, les fourmillements en moins…mais je ne m’affole pas car contrairement à l’habitude, j’ai opté pour une 3ème session en fin d’aprem…bien m’en a pris car c’est le run qui va me remettre d’aplomb avec des chronos corrects et de bonnes sensations malgré des pneus fortement dégradés…de bon augure pour le lendemain.

Vendredi matin, 1er run: impression confirmée, ça l’fait..le pneu arrière devient très capricieux et me rappelle à l’ordre à plusieurs endroits, en particulier à la sortie du “gauche qui tue” connu pour son dévers responsable de bon nombres de high side. Néammoins, les chronos continuent de s’orienter à la baissse mais mon pneu “marque” beaucoup sur les flancs, preuve d’un réglage imparfait. Un ou deux clics devraient résoudre le problème, du moins je l’espère…

Vendredi, 2ème run: c’est le dernier roulage avant les qualifs du lendemain et il va me permettre de valider les derniers réglages effectués, la confiance est donc de mise pour le lendemain.

Autre rituel du vendredi: les vérifs, et cette fois, bonne surprise: les commissaires vont s’avérer être bien moins pointilleux qu’à Nogaro et avec Serge, nous nous acquittons rapidement de la corvée. cool!

Dans la soirée, arrivée de Thomas et Mailie qui ne seront pas de trop, les choses sérieuses commencent demain!

Samedi matin…toujours pas de pluie…l’estomac se noue un peu comme avant chaque départ, que ce soit pour des qualifs ou des courses…j’essaie de me nourrir de ce parfum intimement lié à l’exercice de ma passion.

Le portail s’ouvre et nous libère de ce (trop) long temps passé en pré-grille…c’est parti pour 20mn. J’essaie d’écourter mon temps de mise en action et les chronos descendent mais pour que ce soit de manière significative, il me faudrait une bonne roue…A peine ai je pensé ça que 2 furieux en pleine arsouille me doublent dans la ligne droite des stands..qu’à cela ne tienne, je décide de ne pas les lâcher jusqu’à la sortie du triple, j’y parviens et me trouve propulsé dans le virage du pont…un coup d’oeil à l’Alfano à sa sortie et un 1’30″6 s”affiche, c’est mon meilleur temps sur cette piste! La fin de la qualif étant imminente, je choisis de rentrer mais une lourde déception m’attend: le temps retenu par la fédé est de 1’31″4, c’est incompréhensible! Renseignement pris, j’ai l’explication: le tour alfano se termine à la sortie du triple alors que le chrono officiel déclenche sur la ligne. Or, en prenant la roue des 2 pilotes en bagarre, j’ai effectué un dernier partiel vraiment rapide mais qui se situe après la ligne. Par conséquent, il n’a pas été pris en compte par le chronométrage officiel. L’addition est plutôt salée car je perds 10 places dans l’affaire, ce qui m’aurait placé aux alentours de la 12ème place de ma série si mon temps avait été pris en compte…

Mais il n’est plus temps de s’apitoyer sur son sort, mieux vaut se concentrer sur la demi finale de l’après midi…car ça y est…la pluie est là… D’abord intermittente, elle nous fait nous interroger sur la stratégie à adopter en terme de choix de pneus mais rapidement, elle redouble ce qui a un avantage: celui de nous enlever tout doute quant aux gommmes!

La perspective de rouler sous la pluie, loin de m’effrayer, me motive. En effet, j’aime ces conditions et en course, j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion d’être plutot rapide sous la flotte. Et comme j’ai le sentiment de m’ être fait gruger de presque une seconde, je suis plutot revanchard…

vous avez dit trop?

Dès le tour de formation et le tour de chauffe de cette demi finale, les sensations sont bonnes…j’ai envie d’en découdre!

Placement sur la grille, allumage de feux rouges…je suis à l’extérieur, donc bien placé pour éviter l’entonnoir à l’entré du triple.

Vert!

Je démarre plutot bien et trouve tout de suite mon rythme malgré un peu de buée sur la visière…le grip de cette piste étant faible lorsqu’il pleut, j’essaie de ne pas trop m’enflammer…mais  je me retrouve rapidement gêné par des motos qui ne semblent guère à l’aise…pluie ou pas, il faut attaquer sans perdre de temps!

Pendant 3 tours, les choses se passent au mieux, je suis de plus en plus à l’aise, je monte dans le classement mais juste après avoir fait les freins à une béhème au virage du pont, et alors que je n’avais pas le sentiment de prendre davantage de risque que lors des tours précédents, je perds l’avant brutalement sans avoir connu la moindre alerte…la moto joue les toupies et s’immobilise dans les graviers, demi guidon cassé…impossible de repartir!

je passe le reste de la course en bord de piste et j’enrage de voir mes petits copains s’arsouiller sans moi! j’ai mal géré cette course car la qualif me tendait les bras…encore une occasion ratée!

Les dégâts étant faibles, la moto est rapidement remise en état…

Au chapitre des bonnes nouvellles, notons l’arrivée de Pascal qui a roulé une bonne partie du trajet sous la pluie avec sa katoche pour passer la fin du WE avec nous…cool!

Le lendemain, nous sommes à pied d’oeuvre dès le matin pour la consolante qui se déroulera sur le sec …

Un peu tendu et fatigué, je ne me sens pas top sur la moto pendant l’échauffement, sensation qui disparaitra instantanément à l’allumage des feux verts. Mieux, je prends le meilleur départ de ma courte carrière en vitesse et je gagne plusieurs places me permettant d’intégrer un bon groupe…mais chassez le naturel, il revient au galop: pour la 2ème fois dans le WE, je perds une qualif qui était tout à fait dans mes cordes en tergiversant derrière ce groupe. Du coup, les pilotes que j’avais doublés en début de course reviennent et certains me redoublent!

c’en est trop!

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Ma réaction et efficace mais trop tardive; j’échoue à la 10ème place alors que seules les 8 premières sont qualificatives. je revenais fort sur les 2 motos qui me précédaient et que j’avais en ligne de mire mais il m’a manqué 2 tours. Avoir le 5ème temps de la course ne me console guère de cette nouvelle déception à mettre encore une fois à l’actif d’une mauvaise gestion de course…Fataliste, je me dis que je me forge mon expérience de pilote de vitesse et que l’abandon de mon costume de pilote d’endurance est à ce prix.

La prochaine fois, c’est la bonne!!!!