Ouverture de la saison: Nogaro 2/3 avril 2011

Nogaro fait partie de ces circuits passionnants, sur lesquels on souhaiterait rouler régulièrement tant il y a de repères à mémoriser, de choses à travailler et de plaisir à prendre. Malheureusement, son éloignement en fait un lieu difficilement accessible sur lequel nous nous rendons uniquement lors des WE de course. La tâche s’annonce cette fois d’autant plus ardue que nous ne disposons en tout et pour tout que de 2 séries de 20 mn de roulage avant les qualifs…

La faute à ce grondement sourd qui se fait entendre: les surpuissants camions engagés en championnat d’Europe (dont Nogaro constitue une étape) terminent plusieurs jours d’essai et ont empiété sur la journée du jeudi habituellement dévolue aux roulages d’entrainement moto.

Autre conséquence, la piste n’a plus sa couleur habituelle: elle est désormais noire comme du charbon en raison de la gomme laissée par les bahuts…Si jamais la pluie s’invitait dans ces conditions, ce serait inroulable malgré les efforts déployés par la balayette qui enchaine les runs mais avec une efficacité douteuse…

A notre arrivée sur le paddock, nous retrouvons avec une grande joie Steffie, Eliane, Marlène, et Jean Jacques…le Racing Team Auverge est désormais au complet et les autres n’ont qu’a bien se tenir! Cerise sur la gâteau, la totalité de la structure est déjà installée et nous n’avons pratiquement rien à faire! cool!

Et c’est parti pour un tour de circuit à pied qui confirme l’énorme quantité de gomme présente sur la piste…un brin inquiets, nous consultons le planning des roulages du lendemain pour vérifier que nous ne prenons pas la piste en premier. Nous en avons confirmation mais la prudence sera quand même de rigueur.

Vendredi matin: Arnaud, mécanicien en chef incontestable (et d’ailleurs totalement incontesté!) effectue les dernières vérifs avant le 1er roulage…

…qui se déroule sans incident et permet de reprendre quelques marques. La moto s’avère être très efficace dans les parties techniques mais je me fais bien déposer dans la grande ligne droite par les BM et les Kawa. Si les 1ères ont vraiment un très gros moteur mais peuvent apparaitre un peu pataudes, les secondes semblent offrir un meilleur compromis en étant également à l’aise dans le sinueux.

Toutes ces impressions sont confirmées par le 2ème et dernier run d’entrainement. Doté de caratéristiques comparables au circuit d’Issoire, Nogaro ne nous a pas imposé de gros changements en terme de réglages et la base avec laquelle nous sommes arrivés s’est révélée satisfaisante et les conseils de Jean Jacques précieux.

Comme tout le monde, nous déplorons un manque de roulage mais nous sommes globalement prêts pour les qualifs du lendemain. Steffie, ma ‘tite soeur, est également prête à en découdre et nulle doute que certains égos masculins vont en souffrir!

Reste à satisfaire aux éternelles verifications administratives et techniques pendant lesquelles nous prendrons acte du zèle de certains commissaires. Après quelques réajustements, la moto est déclarée bonne pour le service…YAPLUKA!

le stand:

jusque là, le sourire est de mise…

Dave concentré sur un combat aérien entre 2 corbeaux se disputant une grenouille…

Plus que quelques secondes avant le départ qualif…

Même si je progresse dans cet exercice,  je ne le maitrise pas encore suffisamment d’autant qu’avec une seule séance, il n’y a guère de droit à l’erreur mais après tout, tout le monde est logé à la même enseigne.

C’est donc parti pour 20 minutes…et avec 40 pilotes sur la piste, on se croirait place de l’Etoile! D’emblée, je me trouve dans la roue de mon pote Yannick #28, ça devrait le faire…mais en raison du trafic, nous roulotons davantage que nous nous dépouillons. Yannick doit s’en rendre compte et force le passage dans le “stadium”, bien lui en a pris car je ne le reverrai plus. En revanche, je vais encore voir un certain temps la moto qui me précède et que je n’arrive pas à doubler. Quand j’y parviens, les chronos descendent tout de suite mais le damier vient interrompre la séance alors qu’une piste claire se profilait… je ne peux m’en prendre qu’à moi même et à ce manque d’agressivité chronique!

2 éléments vont tempérer cette déception: le chrono réalisée en toute fin de séance par ma soeurette (qui me la met pour un dixième!) et le fait que les autres pilotes n’ont, dans l’ensemble, guère réalisé d’exploit donc avec Steffie, nous nous trouvons grosso modo en milieu de grille et côte à côte.

Dernière remarque à propos de cette qualif et des roulages qui ont précédé: nous sommes nombreux à constater une grande nervosité à l’intérieur du peloton…

samedi aprem…demi finale…pré grille…

Steffie est juste à ma droite…nous n’allons pas tarder à procéder à notre petit rituel d’avant course né à Barcelone l’an dernier, c’est à dire nous donner l’accolade en déclarant que nous allons tous les tordre…

Pour des raisons évidentes, je ne vais guère m’étendre sur le reste du WE qui, à la suite de l’acccident de Steffie, devient purement anecdotique, même si aujourd’hui, elle est complètement tirée d’affaire et engagée dans sa convalescence.

La nervosité évoquée plus haut est à l’origine d’un départ chaotique justifiant la sortie d’un des nombreux drapeaux rouges du WE. C’est après ce 2ème départ que les choses vont se gâter. C’est d’abord ce satané accélérateur qui va rester bloqué à fond à la sortie de la courbe dite de “l’escargot” et qui va m’expédier dans les pneus provoquant une chute somme toute sans gravité et celle, beaucoup plus sérieuse, de Steffie dont vous connaissez la suite…

Le reste du WE se fera suspendu au téléphone…j’ai néammoins choisi de rouler la consolante du dimanche matin pour valider les réparations de la brèle, Arnaud ayant bossé une partie de la nuit pour la remettre en état. Ce sera une course sage, sans éclat ni ambition si ce n’est celle de reprendre le guidon sans appréhension…

Un WE à oublier…