PROMOSPORT 2012 ACTE V: Alès, 18/19 août

 

Je n’aime pas ce circuit…encore moins après m’être laissé aller sur les grands espaces du Mans et de Magny Cours, théâtres des deux courses précédentes.

Je ne l’aime pas parce qu’il est selon moi indigne d’accueillir des compétitions moto en raison d’un bitume fortement dégradé responsable cette année encore de nombreuses chutes.

Je ne l’aime pas car il y fait trop chaud. Dans cet ancien site minier, c’est une enclume qui vous tombe dessus et vous plombe tout au long du week end…et pourtant (si vous me passez ce jeu de mot un peu facile), il faut quand même aller au charbon!

Soyons honnête: Je ne l’aime pas parce que je n’y suis pas rapide…je ne parviens pas à trouver le bon placement sur la piste qui me permettrait d’exploiter un tant soit peu la puissance de ma moto…Au contraire, cette puissance, je la subis, je me bats contre elle davantage que je ne l’exploite…combat inutile car infructueux et perdu d’avance…

Mais il paraît qu’il faut s’adapter…Et au final, je réalise mon meilleur résultat en Promo 1000, allez comprendre!

Je suis à pied d’oeuvre dès le mercredi après midi car j’ai besoin de roulage sur cette piste. Pendant 2 jours, les choses se passent plutôt pas mal et sans guère de surprise c’est à dire pas très vite! Le set de base de la moto est bon et je travaille essentiellement sur la démul. En arrivant, j’étais à priori nettement trop long (16X43) et j’opterai finalement pour un 16X42. Point positif: j’ai la caisse et je parviens sans trop de difficultés à enchaîner 3 runs d’entrainement de 20mn d’affilée, de bon augure pour les courses…

Week-end de course a Ales 2013, coupes de france promosport 1000. Sergio nangeroni a la corde dans le virage sur une kawasaki ZX-10R - volkanik endurance

Kawasaki Zx-10R pilote sergio nangeroni #83 lors du week end de coupes de france promosport 2013 a Ales volkanik endurance

Pendant ce temps,  la température, elle, décide d’élever son niveau de performance…il fait de plus en plus chaud!

A la veille du “big saturday” (la grosse journée composée, je le rappelle, des qualifs et des demi finales), je me considère malgré tout comme prêt, j’ai conscience de ce que je dois faire…yapluka…

Samedi matin: la pression est palpable dans notre campement mais bien moins que la chaleur déjà assommante. On s’interroge sur les pneus…Dans de telles conditions, il est préconisé de descendre assez nettement les pressions à l’arrière: 1kg à froid (façon de parler) voire moins! mais j’hésite, craignant de trop modifier le comportement de la moto. Ce sera une erreur!

Le début de la qualif est étrange: en remontant la pit lane et tandis que je fais quelques mouvements pour me décontracter, je sens une raideur dans la nuque, impossible de relever la tête. Il est certes important de regarder son compte tours, mais pas en permanence! Je comprends vite l’origine du phénomène: j’ai oublié d’ôter la serviette humide que j’avais mise autour du cou en pré-grille…je parviens à m’en débarrasser in extremis!

Pour ce run, j’ai à peu près la même stratégie qu’à Magny: être tout de suite dans le rythme pour tenter de claquer une pendule rapidement puis rentrer pour couper la séance en deux et effectuer une ou deux vérifs.

Le seconde partie de cette stratégie diabolique est bien réalisée: je signale assez tôt à mes petits copains pistards que je vais rentrer au stand par une magistrale jambe tendue et c’est brillamment que j’emprunte la voie de décélération, quel panache!

En revanche, le chrono n’est pas à la hauteur de ce scénario hollywoodien! Crédité d’un 1’22″2 très éloigné de mes aspirations, je suis mal classé sur la feuille des temps. En réalité, je ne suis guère surpris. En effet, dès les premiers tours, la moto s’est mise à beaucoup glisser dans les phases d’accèl. Il fait chaud mais quand même! J’essaie d’exagérer le déhanché au maximum pour conserver la moto la plus droite possible mais rien n’y fait…

Après l’arrêt au stand, il me semble avoir un meilleur ressenti mais le damier arrive trop tôt pour que j’ai le temps d’améliorer et c’est une copie médiocre que je rends à l’issue de ces qualifs. En fait, lors de l’arrêt en cours de séance, Jeff s’apercevra que je suis à 1,7 à l’arrière, bien trop élevé dans de telles conditions qui nécessiteraient 1,4 maximum!

Je dois assumer la responsabilité de cette erreur car je n’ai pas osé changer mes habitudes, je saurai en tirer les leçons!

A l heure du repas, et alors qu’on est loin d’en avoir terminé avec cette journée, je suis contrarié mais pas abattu. Au contraire, je suis fermement décidé à prendre ma revanche cet après midi en demi finale…

Pendant le temps qui me sépare de la course, j’essaie de me préparer au mieux et lorsque je me dirige vers la pré grille, je suis concentré au maximum. Pit lane, tours de chauffe…

et…

Extinction des feux rouges!

Je prends un bon départ et je suis très déterminé. Cette demi finale va être ma référence en terme de stratégie et de tactique de course. Parfaitement panneauté, je ne roule pas au dessus de mes pompes et j’évite ainsi les nombreux pièges que recèle cette foutue piste. Dans la fournaise, beaucoup n n’y échapperont pas!

En roulant régul dans mes temps de qualif sans en rajouter, je m’extrais du groupe au milieu duquel je me trouvais  dans les premiers tours et je creuse un écart de plusieurs secondes avec mes poursuivants. Mon panneau m’indique 14 (synonyme de qualif) puis 13…Au début de la ligne droite des stands, j’ose me retourner pour jeter un oeil par dessus l’épaule…Plus personne derrière, j’ai fait le trou et il reste 2 tours! C’est paradoxalement maintenant que j’ai le pression, pourvu que je ne commette pas d’erreur si près du but! Je prends de la sécurité aux freins mais je garde un bon rythme pour ne pas me déconcentrer…

Pendant que toutes ces idées me trottent dans la tête, je perds le fil…combien de tours déjà? Je ne passerai pas plus de quelques hectomètres à me poser la question car le damier libérateur s’agite sous mes yeux, c’est gagné!!!!

Rendez vous dimache pour la grande finale!

Tirant les leçons de Magny Cours, je gère au mieux les 24h qui me séparent de la course dont je ne suis jamais vraiment éloigné. La concentration est là, même si j’apprécie et participe aux  franches rigolades avec les copains, rosé y compris!.

J’aborde le dimanche sur le même mode et après avoir panneauté les copains lors de la consolante, je me recroqueville sous mon barnum pour ne presque plus en bouger si ce n’est pour aller me rafraîchir. En milieu d’après midi, il est temps d’enfiler la combinaison et le compte à rebours commence selon le même rituel… Arrivant parmi les derniers dans l’étroite pré grille, je prends plaisir à me faufiler au milieu de ce beau monde. La fierté d’y appartenir décuple ma détermination…

Team volkanik endurance en pre grille de la coupe de france promosport 1000 sur le circuit d'ales en 2013

A l’extinction des feux, j’ai la bonne idée de réitérer mon départ de la veille…

Depart d'une serie de la coupe de france promosport 1000 sur le circuit d'ales en 2013 volkanik endurance

…mais ça frotte dur! Devant moi, Mimil #8 casse sa chaîne (peut être au moment ou il passe la deux) et je fais un écart pour l’éviter…ma manœuvre a du surprendre quelqu’un derrière car je ressens une secousse au niveau de ma jambe droite, il y a eu contact!

Dans le premier droit, ça passe mais dans le gauche serré qui suit, ça s’envole de partout…drapeau rouge!

Le deuxième départ est moins houleux mais je suis un peu moins prompt à m’élancer…J’essaie de rattraper le coup en étant incisif dans les premiers hectomètres et ça marche. Me voilà à la tête d’un petit groupe que je ne tarde pas à distancer à la mi course. C’est le moment que je choisis pour connaître un coup de bambou sévère! Sans en avoir l’impression, je perds deux secondes au tour et lorsque je percute, c’est trop tard, les leaders du groupe que je précédais sont revenus sur moi et il va falloir se cracher dans les mains pour défendre son territoire!

J’en remets une louche, redescends les chronos…

Circuit d'ales 2013, coupes de france promosport 1000, sergio nangeroni a l'attaque dans le viarge #83 volkanik endurance

…mais ce diable de John Ross #68 revenu d’on ne sait ou est déchaîné et me passe sans coup férir…je m’accroche mais en pure perte et je dois me résigner à le voir s’éloigner. Le retour de mon pote Jacques #9 flanqué de Besson #51 qui avaient jardiné dans les premiers tours pimente ma fin de course et nous remontons même sur l’affreux JR mais la course a été réduite de 3 tours et c’est presque prématurément que le damier s’agite.

Verdict: une 24ème place qui n’est ni plus ni moins que mon meilleur résultat en Promo et même si il y a quelques motifs d’insatisfaction chronométrique, je ne boude pas mon plaisir de me hisser chaque fois un peu plus haut dans la hiérarchie de ce championnat dont la cuvée 2012 est décidément très relevée!

Nul doute que dans 15 jours, le grand huit de Ledenon, foulé pour la deuxième fois de la saison, saura distiller son lot d’émotion habituel pour la dernière sortie de la saison.

VOLKANIKEMENT!