PROMOSPORT 2012 ACTE IV: MAGNY COURS, 4/5 AOUT

 

Lorsque je me présente devant l’entrée du circuit le mercredi précédent la course, je suis confiant et très déterminé. En effet,  quoique plutôt moyenne en terme de résultat brut, la manche du Mans a révélé une ou deux petites choses fort interessantes. Sur un terrain connu, cela devrait me permetttre d’ être compétitif, du moins c ‘est ce que j’ espère…

Devant le circuit, nous sommes déjà quelques uns à atttendre pour revendiquer une bonne place sur le paddock. En 3ème position lors de l’ouverture des grilles (pourvu que ça dure lol), je m’installe à l’endroit souhaité et j’ai pour mission de délimiter un large espace pour accueillir toute la tribu dont l’arrivée va s’ echelonner sur plusieurs jours.. Il est 17h, le week end commence…

Ayant pré-acheté les séances d’entrainement, je n’ai plus qu’ à aller les retirer à l’administratif et ainsi éviter de faire la queue demain matin. La moto est prête depuis plusieurs jours et brille de mille feux pour cause d’ astiquage intensif à la fée du logis. La météo paraît aléatoire en fin de week end mais à priori, ça devrait tenir…me voici à pied d’oeuvre!

changement de sliders:

Volkanik endurance pilote sergio nangeroni en train de changer ses sliders et trés concentré juste avant la course sur le circuit de magny cours

Installation de la GO-PRO par Jeff:

Pose de la camera embarqué par JEF sur la Kawasaki ZX-10R mecanos hors paire. Team volkanik endurance

Réparties sur le jeudi et le vendredi, je dispose de 5 séances de roulage qui vont me permettre de planifier mon entrainement et la mise au point de la moto.

Une fois le paddock rempli, il faut parfois se faufiler pour aller rouler:

Direction la piste du circuit de magny-cours pour sergio nangeroni sur la kawasaki ZX-10R #83, s

Décidé à adapter les principes rationnels de mon coach Jean Jacques et très bien entouré par Jeff, Fabrice et Valentin, je fais preuve de méthode et de rigueur sans être focalisé sur le chrono. Après 2 jours d’essais, le rythme et le feeling sont bons et les corvées administratives et techniques sont remplies sans fausse note…Ultime briefing vendredi soir avec le staff et je m’estime prêt pour les qualifs du lendemain matin.

juste avant les qualifs:

Une partie du Team volkanik endurance Jef le mecanos, Fabrice, sergio le pilote et valentin

Samedi matin, je suis habité par deux émotions presque contradictoires: je ressens une forte tension mais qui ne nuit pas à ma concentration et ma détermination; je suis donc plutôt serein pendant l’attente en pré-grille. Lorsque les sifflets des officiels retentissent annonçant la prochaine libération du paquet de furieux, je mets calmement casque et gants.

En empruntant la pit lane quelques instants plus tard, je suis archi motivé…

Kawasaki zx-10r #83 piloté par sergio nangeroni devant les box du circuit de magny-cours 2012.Lors d'un week end de course en coupes de france promosport 1000

Je ressens d’emblée les bénéfices du travail effectué depuis le début du week end et dès le 3ème tour, je roule en 1’49. Un tel rythme si tôt dans la séance (je suis classé 9ème au bout de 5mn de qualif) est une excellente surprise pour moi qui suis plutôt “diesel” dans mon fonctionnement habituel. Je décide donc de rentrer pour me désaltérer et nous en profitons pour vérifier les pressions. Tout est ok et je reprends la piste car je crois être en mesure d’ amélliorer. Mais dans les 2 tours qui suivent, et alors que je repousse mes freinages, je suis gêné à deux reprises et le chrono ne descend pas…peu enclin à prendes des risques supplémentaires et préférant préserver mon capital pneumatiques, je decide de mettre un terme à cette séance  fructueuse.

Il faut maintenant bien gérer le temps qui nous sépare des demi finales de l’après midi. je m’alimente et tente de trouver un petit peu de repos et de concentration.

Je suis placé en 6ème ligne sur la grille de départ de ma demi finale ce qui m’autorise à espérer une qualif en finale, si ce n’est directement, au moins par le biais de la consolante du lendemain matin. Pour cela, je dois soigner mon départ et je ne pense qu’à ça en attendant la procédure.

Lorsque celle ci débute, les mêmes sentiments matinaux m’habitent: tension, concentration, détermination…de bon augure?

Dès le tour de mise en place puis dans celui de chauffe, je cherche à me mettre “dedans” tout de suite, je sollicite la montée de l’ agressivité nécéssaire à un bon départ…fin du tour de chauffe…repérage de ma place…immobilisation…je scrute le commissaire…il agite son drapeau et s’ écarte signe que l’ allumage des feux est imminent…rouge….

VERT!!!!!!!

Mon départ semble correct mais le circuit de Magny Cours propose un enchainement très technique et “gros coeur” juste parès la ligne droite de stands et je perds plusieurs places en me laissant déborder par 1 ou 2 pilotes chauds bouillants. Mais alors que dans d’autres circonstances, j’aurais lâché un peu là, pas question…je soigne ma traj’ dans Estoril pour bien accélerer et je double plusieurs pilotes aux freins à Adelaide. Ma course est lancée et je ne lâcherai rien, m’appuyant sur ce secteur que j’apprécie tant et dans lequel je me sais difficile à doubler c’ est à dire l’enchainement Adélaide-Nurburgring-180-remontée-imola-Chateau d’eau.

Cette demi finale se déroule en fait en deux phases distinctes: la lutte pour l’obtention de la place directement qualificative en finale, à savoir la 17ème puis sa défense.

Après la bonne gestion des premiers tours, et m’appuyant sur un bon panneautage, je me hisse à la 16ème place environ à la mi course et je précède un petit groupe de chasse (composé entre autre d’Alain Cottard dont on reparlera avant la fin du week end) de 2/3 secondes. Le Virage du Chateau d’eau s’ avère être très pratique pour jeter un oeil à l’intérieur et surveiller mes poursuivants. Hormis la présence d’un attardé qui rentre au stand à vitesse réduite en pleine traj’ et qui me fait perdre pas mal de temps à l’entrée d’Estoril, je parviens sans trop de souci à préserver ma place et au baisser du damier j’exulte sous mon casque d’obtenir directement ma qualification pour la finale…le tour de décélération est un moment exquis durant lequel je savoure ce résultat et j’ en fais des tonnes  sur ma moto en saluant les commissaires qui agitent leurs drapeaux!

Lorsque je rentre au stand, le regards des potes en dit long sur la satisfaction qu’eux ausi ressentent et c’ est ce partage qui, je crois, m’ a procuré le plus d’ émotion.

La fin d’ aprem anisi que la soirée qui va suivre ne seront pas tristes, tout le monde étant satisfait des perfs réalisées. Je fais quand même gaffe à l’embuscade car le week end est loin d’être terminé!

un moment de detente bien merite avec la team volkanik endurance circuit de magny cours 2012

pose “rugby”:

 

Le lendemain matin, Julien et Mich arrivent et vont passer la journée avec nous et ainsi conseiller et supporter la colonie bougnate. Ce ne sera pas du luxe car il y a du pain sur la planche aujourd’ hui!

De mon coté, je m’ efforce de ne pas “sortir” de la course car les 24h séparant les demi finales de la finale paraissent parfois interminables et gare à une trop grande décompression! Heureusement, une modification d’ horaire place la finale en milieu d’ après midi alors que traditionnellement, elle intervient plus tard.

Pour la 3ème fois du week end, me voici sous tension…tout est ok mais je ressens certainement un peu plus lourdement l’ événement qui n’est pas si habituel! D’autant que le public se masse aux abords de l’étroite pré-grille du circuit de Magny Cours ce qui contribue à faire monter la pression. Pour autant, je m’élance en pit lane avec cette détermination qui ne m’aura jamais quitté ces derniers jours. Tour de chauffe: ok, les sensations sont bonnes…je suis en 11ème ligne.

Kawasaki ZX-10R en grille depart du promospot 1000 circuit de magny cours 2012 pilote sergio nangeroni

VERT!!!!!

Mon départ me semble meilleur que la veille mais les pilotes de pointe passés par la consolante le matin après une chute en demi finale et situés en fond de grille n’ont pas l’intention de passer davantage de temps à une place inhabituelle pour eux…et ça déboule à droite, à gauche…ça frotte sévère mais je me faufile sans encombre dans ce joyeux bordel caractéristique des courses Promo.

A la sortie d’ Adélaide, le peloton commence à s’ étirer et je suis le rythme…c ‘est bon ça!

A partir de la fin du 2ème tour, je vais être en bagarre sans discontinuer jusqu’à l’arrivée…cela tranche avec beaucoup de manches que j’ai précédemment effectuées en solitaire…Là, c ‘est l’arsouille totale et j’ adore ça! Comme les courses de vitesse sont courtes, je ne peux me permettre de faire comme jadis en endurance, c’ est à dire prendre du temps pour étudier les faiblesses du pilote qui précède…il faut attaquer tout de suite! Mais c’est facile à dire et mes rivaux du jour savent tordre la poignée et n’ont aucune intention de me laisser passer!

Je perds pas mal de temps en bagarrant avec deux kawas noires…je soigne mes sorties pour accélerer plus fort mais la ligne droite n’en est pas une et il est très délicat de tenter de s’infiltrer à l’intérieur à cause de la cassure à droite avant la passerelle…il faut forcer aux freins…ça passe…mais je suis un peu long et une petite goutte d’eau permet à mon adversaire de me refaire l’intérieur. Je finis par passer un tour plus tard mais dans la bagarre, j’ai perdu du temps et Alain Cottard est revenu dans ma coque arrière…et il me le fait savoir! En effet, il me montre sa roue à la sortie d’ Adélaide donc il est surement très efficace au freinage qui précède…méfiance!

Mais comme lors des demi finales, je sais pouvoir m’ appuyer sur la partie intermédiaire du circuit faite des deux chicanes et du 180 et ça marche car je parviens à contenir Alain. A peine ai je pensé ça que je me rate à Adélaide (décidément je n’aime pas du tout ce virage très lent que l’ on négocie en 1ère et dans lequel je passe mon temps à louper le point de corde) et nous voici côte à côte dans la descente vers Nurburgring!!!

C’est mon endroit péréfré du circuit, pas question de le laisser passer ici…je retarde les freins…aouch, un peu trop là!!! Je serre le levier à 4 doigts, la moto encaisse grave, elle se tord et l’arrière ne semble pas décidé à rester à sa place…LACHE LES FREINS ET JETTE TOI DANS CETTE PUTAIN DE CHICANE!!!!! Mais je suis large et je ne peux éviter de rouler sur la vibreur de gauche en sortie sur lequel je rebondis littéralement. Je perds la ligne et je dois ouvrir en grand pour rattrapper le coup…A l’entrée du 180, pas de nouvelles de la Suz’ bleue, j’ ai sauvé ma place!

Mais dans la bagarre, nous sommes revenus dans la roue d’une autre grenouille…noire celle là aussi. Nous sommes plus rapides mais ce gars sait accélérer…et il ne reste plus que deux tours! Dois je temporiser et assurer? ce n’est guère dans la thématique du week end et je décide de tenter le coup dans mon endroit favori…vous l’avez deviné, A-DE-LA-IDE!

Je me décale, me place à sa hauteur, il ne peut plus rien faire…mais désireux de garder de la vitesse de passage, je lâche les freins un peu tôt et pour la 478ème fois du week end, je me loupe et cet insolent ose me repasser! Et Cottard dans tout ça? il n’a pas bougé et sauf erreur de l’un d’entre nous, l’ ordre du trio ne changera plus et c’est roues dans roues que nous franchissons la ligne!

Quelle bagarre, quel plaisir! C’est pour vivre de tels instants que je nourris une telle passion pour la moto. Si le début de saison a été très décevant,  je n’ai jamais voulu lâcher et à cet instant, je m’estime largement récompensé de mes efforts…

Au final, sur 44 motos au départ (dont toutes ne finiront pas la course), je termine 33ème de cette grande finale du PROMOSPORT 1000…et heureux!

Gageons que cette course référence inaugure une belle série. J’ai encore à gagner en expérience dans ce genre de finale très compétitive mais aussi dans la gestion du week end au regard des longs temps morts qu’il propose.

Je vous donne donc rendez pour pour l’acte V dans 10 jours à Alès, circuit faisant figure de petit tourniquet par rapport à Magny Cours mais ou les places  seront encore très chères!

VOLKANIKEMENT!

En guise de bonus, voici un petit florilège de quelques photos des endroits stratégiques du circuit:

Ligne droite des stands

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni ligne droite des stands sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000

Chicane avant la ligne droite des stands, de face:

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni àchicane avant les stand sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000

..et de profil:

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni de profil sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000

ce P*….. de virage d’Adélaide, version Alcatraz!

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni au virage Adelaide sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000

Sortie Imola:

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni sortie du virage Imola sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000

Chateau d’eau:

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni virage du chateau d'eau sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000

Accèl Chateau d’eau ou comment refuser de se laisser élargir!

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni acceleration au chateau d'eau sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000

Sans jeu de mots, bagarre à la sortie du lycée:

Kawasaki ZX-10R piloté par sergio nangeroni à la bagarre à la sortie du lycée sur le circuit du magny-cours lors des coupes de france promosport 1000