LE MANS – EUROPEAN BIKES – 2014 – Le CR…

Le Bugatti, c’est du beau, du gros, du grand, et ça sent bon le mythe…autant de raisons qui justifient nos mines réjouies au moment de prendre la route en direction de la Sarthe. Erwan, notre co-loc de 2013 n’étant plus là, c’est avec une structure inédite que nous prenons nos quartiers une fois arrivés sur le paddock.

Transpondeur récupéré, moto checkée…nous somme prêts pour les premiers essais du lendemain.

Ils se feront sur une piste sèche mais froide et donc sur un mode “prise de repères”,  sans trop en rajouter. Mais d’emblée, et en dépit des précautions prises, le rythme ne me satisfait guère…affaire à suivre.

L’après midi, le chrono s’améliore mais dans des proportions trop faibles pour m’éviter de descendre dans la hiérarchie. En revanche, grâce à Manu Parisse qui a pris sur son temps de roulage pour m’observer et corriger quelques défauts (et à qui je rends hommage), je pense avoir pigé une ou deux choses importantes pour mieux appréhender ce circuit. A appliquer demain..

Samedi matin, les qualifs! La petite leçon de maître Manu semble porter ses fruits puisque le rythme est supérieur à la veille mais encore une fois, il n’est pas suffisant et j’échoue à une 17ème place loin de mes aspirations. Cet après midi, il faudra être très incisif au départ pour avoir une chance de viser le premier tiers du classement!

En tout cas, une constatation s’impose: le niveau est monté d’un sacré cran depuis l’an dernier et il va falloir jouer serré et mettre du gros gaz cette saison! Pour preuve, chronométriquement, le 1er de la course  de l’an dernier aurait été 7ème cette fois ci!

Pendant le temps qui précède la course, je parviens à trouver un temps de repos et de concentration réparateur et au moment d’arriver en pré grille, l’état d’esprit est bon…je suis prêt à en découdre!

A l’extinction des feux, je m’élance correctement mais comme souvent ici, je me fais déboîter au moment d’entrer dans la Dunlop et j’essaie de regagner les places perdues aux freins…mauvais choix! Je me retrouve coincé à l’intérieur da la chicane comme dans un entonnoir et je ne retire aucun bénéfice de cette manœuvre.

Il faut donc aller au charbon! J’accroche un bon wagon et le rythme semble soutenu lorsqu’au 2ème tour, à la sortie du musée, je ressens un choc violent coté gauche…Sans trop comprendre ce qu’il se passe, j’essaie d’abord de ne pas tomber car le contact a relevé brutalement la moto et je me retrouve pied droit au sol pour éviter de basculer coté opposé au virage. Mais la brèle rue dans les brancards, guidonne, se soulève de l’avant mais finit par se calmer…je jette un coup d’œil rapide à la platine gauche qui semble en place, 2 coups de sélecteur pour relancer le truc, un coup d’œil au loin pour apercevoir le groupe auquel j’appartenais s’engouffrer dans le Garage Vert…

Le reste de ma course va être solitaire et se résumer en une vaine tentative  pour revenir…l’écart se stabilise et semble se réduire en fin de course mais rien n’y fait, ce sera une 18ème place.

Une fois la ligne d’arrivée franchie, l’accrochage du début de course se rappelle à mon bon souvenir: j’ai l’impression qu’on m’a enfoncé un clou dans l’articulation de la hanche et lorsque je m’immobilise dans le box, je ne peux tout simplement plus descendre de la moto! La suite est  classique: bloc médical du circuit, hosto du Mans pour radios (qui ne décèleront rien de cassé)…et retour au circuit pour l’apéro!

Le lendemain matin, le temps menace pour la Q2 et c’est sous une faible bruine que nous nous élançons. J’essaie de faire abstraction et ça paye en début de séance puisque j’occupe un moment la 7ème place. Mais je commets l’erreur de rester en piste alors qu’il aurait fallu rentrer. En fait j’ai spéculé sur l’arrivée de la pluie et j’ai voulu faire le chrono en début de run…mais la pluie n’arrivera pas et la bruine finira même par s’arrêter. Je rentre enfin mais c’est trop tard, mes petits camarades ont déjà adopté un rythme trop élevé pour moi et je continue allègrement ma chute au classement:  cette fois ci, c’est une 21ème place qui sanctionne cette séance…

Je m’agace plus que je ne me décourage mais il apparaît évident que rien ne se passe comme espéré pour cette ouverture du championnat…j’ignorais à ce moment que la course 2 allait me réserver une dernière péripétie…

Au moment de rejoindre la pré grille, je vois cette dernière échéance du week end comme une ultime occasion de faire claquer un bon résultat. La procédure de départ est simplifiée (pas de grille de départ statique avec groupes ni chauffantes) et la piste est séchante après une forte averse plus tôt dans l’après midi. Nous décidons de partir en pneus secs alors que certains pilotes ont fait des choix différents, les premiers tours seront délicats mais je suis persuadé que c’est la bonne option.

La procédure de départ est engagée et nous voilà partis pour le tour de reconnaissance, j’observe la piste pour essayer de repérer la traj sèche…pas si simple, le bitume manceau ayant plusieurs teintes différentes, je ne perçois pas toutes les nuances sec/mouillé…mais nous sommes tous dans la même situation…yapluka!

rouge…toujours rouge…Bon sang, qu’est ce qu’il est long ce rouge…j’anticipe, je lâche un peu l’embrayage, la moto bouge…je reprends le levier…et enfin, le vert lâche la meute! Encore une fois, le départ me semble correct et contrairement à la veille, je pense à me positionner à droite de la piste pour entrer dans la chicane Dunlop…re mauvais choix: ça se bouscule un peu dans le gauche, je me fais élargir et je ne peux accelérer en sortie. Rien de catastrophique au demeurant et je suis d’emblée dans un bon rythme. Au moment ou j’écris ces lignes, j’ai du mal à me remémorer la course en détail…j’ai néanmoins deux souvenirs précis: je vois mon panneautage m’afficher un classement qui s’améliore à chaque tour et je suis focalisé sur mes repères au point de faire totalement abstraction de l’environnement, ce dernier point sera lourd de conséquences…

Mais n’anticipons pas, pour le moment, je continue ma remontée…parti 21ème, je dois gagner environ une place par tour pour me retrouver 15ème dans la dernière partie de la course. Deux motos me semblent à portée mais si je reviens dans certains secteurs, je reperds dans d’autres…mais je ne lâche rien au point de faire mon meilleur chrono dans l’avant dernier tour et je suis presque surpris de voir le damier s’agiter, il me semblait que la course prévoyait davantage de tours…bref, peu importe, cette 15ème place est plutôt satisfaisante au regard du déroulement du week end.

Tour d’honneur, saluts appuyés adressé aux commissaires, entrée dans la vois des stands et là, je vois deux commissaires se précipiter vers moi l’air menaçant! Après l’épisode tumultueux de Magny Cours l’an dernier, je m’interdis de décabler de nouveau en dépit de l’adrénaline de la course que je sens encore bien présente!

En fait, j’ai été pris par la patrouille en anticipant le départ, ce que je ne conteste pas mais surtout, j’ai fait mon Biaggi en n’obtempérant pas au panneau qui me sera présenté pendant plusieurs tours, omnubilé que j’étais pas la piste et ce qu’il s’y passait. La suite est malheureusement logique: drapeau noir (que je ne verrai pas non plus) ce qui me vaut de la part du jury un déclassement, sanction que je me dois d’accepter car justifiée.

Ce dernier fait de course tombe à point nommé pour illustrer un week end compliqué et dont les difficultés successives m’ont probablement fait perdre un peu de lucidité. A moi d’en tirer les conséquences pour la suite. Loin de céder au découragement, je suis déjà focalisé sur les prochaines échéances et très motivé à l’idée d’inverser la tendance!

Rendez vous à Nogaro les 24 et 25 mai pour la 2ème manche!

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VOLKANIKEMENT!