VIGEANT 2007

En fait, tout se présentait plutot mal pour cette course…
Un de nos gros sponsors, VIA LOCATION nous a annoncé qques jours avant le départ qu’ ils n’ avaient pas de véhicule dispo pour le WE…
Plusieurs personnes présentes à Ledenon ne pouvaient etre du voyage cette fois ci…
La perspective de devoir mettre du gaz sur ce circuit m’ effrayait un peu (beaucoup!) car j’ y avais tjrs été en difficulté lors des 2 roulages que j’ y avais effectués…A mes yeux, la finale A était loin d’ ettre gagnée!
Enfin, la météo s’ annonçait capricieuse.

Prévu initialement le jeudi soir, le départ est finalement reporté au lendemain matin 5h, histoire de ne pas devoir tout déballer et monter les tentes de nuit et sous la pluie annoncée.
Le lendemain à 5 heures, mes craintes se confirment: le fourgon du team refuse de démarrer et de la fumée s’ échappe du capot moteur!
Heureusement, Michel, le père de mon coéquipier est un sorcier de la mécanique (nous avons ça en commun lui et moi !) : il diagnostique et répare ce qui était un problème de masse et nous ne partons qu’ avec 3/4 heure de retard.
Ce contretemps n’ a guère de conséquence car à notre arrivée au circuit, nous sommes accueilis par des trombes d’ eau…inutile donc de se jeter partout, rouler dans ces conditions ne sert à rien…
Nous en profitons pour nous acquitter des formalités administratives et techniques, ce qui nous donne l’ occasion de faire la connaissance d’ un nouveau commissaire technique manifestement à moitié abruti et tatillon. L’ interaction de ces 2 “qualités” nous vaut un 2ème passage au contrôle pour une sombre histoire de vis non freinée chépatrohou.
bref…
La moto est ok…

 

Préparation du brélon avec en particulier installation de l’ acquisition de données (énorme ce truc, une source de progrès incontestable!) et roulage l’ aprem sur une piste mouillée puis séchante…
Et là, 1ère surprise: je me sens à l’ aise sous l’ eau avec ces putains de pneus racing-pluie et je ne suis qu’ à 4 secondes du champion de france, Gérald Muteau et sur un circuit nettement plus long que d’ habitude de surcroît!:shock:
C’ est à n’ y rien comprendre, j’ ai toujours détesté rouler sur le mouillé!
Enfin, on ne va pas bouder notre plaisir! En fait, ce 1er roulage allait donner le ton du WE…

Les qualifs:
je suis pilote bleu, ce qui me vaut le gigantesque honneur (tu parles! ) de rouler le 1er et donc d’ etre obligé de tomber du lit puisque le début de la séance est fixé à…8h30!
ça caille, il fait gris mais la piste est sèche.
Plutot confiant après les progrès accomplis ces dernières semaines (en fait depuis le retour de Ledenon), je suis bien décidé à envoyer du gaz sans trop me poser de questions malgré une piste froide…
Alfano allumé…c’ est parti!
Je sens bien la montée en température de mes pirellis tout neufs et à la fin du 2ème tour, j’ ouvre!
Le circuit du Vigeant est vraiment technique et je me concentre sur 2 choses:
-etre propre en traj’ histoire de pouvoir réaccelérer le plus tot possible.
-Lâcher ces putains de freins et rentrer très fort dans les 2 double-droits.
Cela a l’ air de marcher puisque je double pas mal de pilotes…je regarde l’ alfano: 1’52
putain!!!
c’ est 2 secondes pleines de moins que le dernier roulage de la veille en fin de journée sur le sec…ça l’ fait là!
j’ ai grave la banane en rentrant au stand…
C’ est au tour de Fred, mon coéquipier de s’ y coller…j’ ai confiance: son passé en 600 promo plaide en sa faveur et de plus, il adore l’ exercice particulier des qualifs…pour ceusses qui l’ ignorent, une séance, c’ est 20mn et nous en avons 2 chacun.
Je me poste avec tout le team le long du muret et j’ attends, les yeux rivés sur l’ ecran de controle qui affiche les chronos tour par tour…
1′ 52…1′ 51…1′ 50…1′ 49″ 8…et finalement 1′ 49″ 3.
C’ est super, nous sommes en 1′ 50″ de moyenne, ce qui est mieux que nos prévisions d’ environ 1 seconde! la qualif en A est quasiment acquise…reste à savoir en quelle position.
la nouvelle tombe un peu plus tard: nous sommes 18èmes, ce qui est notre meilleur perf jamais réalisée en qualifications….YESSSSS SSSS!!!!

 

Le reste de la journée est comme d’ habitude consacrée au bichonnage de la moto, aux entrainements-ravitos (nous confirmons nos très bonnes perfs en la matière) et au briefing…

Petite frayeur mécanique avec une bougie qui se casse au moment du remontage. Mais les mécanos attitrés restent calme et finissent par extraire la tête récalcitrante…

 

Notre expérience naissante fait que nous avons de plus en plus de repères et nous savons à peu près ou nous mettons les pieds.
Il faut cependant accorder toute notre attention aux différents modes de comunication chronométrage-pilotes car sur les 4 personnes concernées, 3 sont nouvelles…
Tout semble ok…dodo…….

En sortant de ma tente le lendemain matin, j’ ai le bonheur de constater que le temps semble durablement installé au beau…tant mieux!
En terme de stratégie, je ne vous raconte pas le casse tête pour déterminer les montes de pneus et les arrêts en cas de pluie, puis de piste séchante (là, tu flingues tes pneus pluie en quelques tours seulement si tu t’ incrustes sur la piste!) et de retour d’ un temps sec…
Après un ptit dej’ frugal pour cause de boule au ventre (point sur lequel je vais revenir), je vais voir la fin de la 2ème partie de la finale B qui se dispute traditionnellement avant le warm up CFE.
Warm up trankilou pour roder les gommards…appropriation du stand: nous avons le 26, qui se situe plutot à la fin de l’ allée des stands…
Oui, j’ ai la boule au ventre…je stresse et j’ ai du mal à ingurgiter quoi que ce soit…
pourquoi?
Ben tout simplement parce qu’ il a été décidé que je vais prendre le départ. La raison est simple: mon coéquipier qui est sans nul doute plus à l’ aise que moi dans l’ arsouille en paquet est blessé à la cheville et ne peut pas courir. Ce sera donc un dépucelage en ce qui me concerne car je ne suis JAMAIS parti le premier.
13h20, début de la procédure de départ…

Tour de mise en place…garage en épi pour le premier départ qui est en réalité un faux départ…une sorte de répétition générale et qui permet donc un ultime entrainement en conditions réelles. Autre avantage, nous partons pour 2 tours ce qui permet aux pneus de bien chauffer…
Le drapeau est brandi par le directeur de course: la troupe s’ élance vers les motos. Tout en courant vers le R1, je ne pense qu’ à une chose: effectuer le plus vite possible toutes les opérations nécéssaires au démarrage de la moto…Mauvaise pioche: j’ enclenche trop tôt la 1ère et je ne peux donc plus mettre le moteur en route…Manu, qui officie à l’ arrière de la moto pour ce départ m’ aide à m’ en sortir et je m’ élance enfin….bon dernier…
heureusement que c’ est pour du beurre!
je rejoins le peloton au bout d’ un tour et effectue le plus sérieusemnt possible le 2ème tout en ruminant mon cafouillage du départ…j’ ai bien retenu la leçon: attendre avant d’ enclencher le 1er rapport…
Fin des tours de chauffe, garage en épi…derniers mots avec Manu, une petite gorgée d’ eau…l’ attente commence…
Panneau 2 mn…j’ ai chaud, je suis tendu comme une arbalète…
1 mn…j’ ai le palpitant qui fait badaboum…j’ aperçois les gestes d’ encouragement des copains…
30 secondes…je commence à me positionner, je baisse la tête, je regarde mes bottes et à peine ai je relevé la tête que …c’ est le signal!
Je cours, j’ enfourche le brélon, j’ appuie sur le démarreur, j’ enclenche la une et….JE CALE!!!!
ouah pitin, le boulet!!!
j’ ai à peine réalisé quel départ catastrophique j’ effectuais que la meute me passe sous le nez dans un vacarme énorme…je m’ élance enfin mais je suis…avant dernier!

 

Tout en roulant, Je ne pense qu’ à ce fiasco: je m’ en veux terriblement et je pense à la déception que doivent ressentir les potos…
je gamberge…et je rame!
Alors là mon pti gars, si tu veux réparer au moins en partie ta connerie, ce n’ est pas en t’ apitoyant sut ton sort que ça va l’ faire…
Je saisis donc délicatement mon cerceau que je pose là…à coté et….gaz en grand!
Vont s’ ensuivre 45 minutes que je ne suis pas près d’ oublier: je roule régul 1 seconde plus vite que mon temps de qualif, ce qui n’ est semble t il pas du tout le cas de mes adversaires que je remonte inexorablement un à un, puis deux par deux!
je sens que je suis vite, l’ alfano me le confirme, cela décuple ma volonté, les copains me font des grands signes d’ encouragements debouts sur le muret des stands…
On me panneaute: 20 tours effectués…combien de concurrents doublés? 5, 8? je ne sais plus! je ne pense qu’ au prochain!
Il fait chaud mais je ne ressens aucune fatigue, je suis hyper concentré sur mes repères (que je repousse!), les traj, sur l’ endroit ou je vais pouvoir doubler le gars qui me précède…
je suis dans un état bizarre…à la fois survolté …et étrangement calme…je vais les tordre, je le sais!
40 tours effectués…
je remonte, m’ arsouille et double des mecs qui m’ étaient inaccessibles à Ledenon…je fonds en particulier sur une moto qui m’ est familière…je la reconnais! c ‘est elle qui m’ a tassé lors d’ un dépassement pour le moins viril 1 mois auparavant…et je ne l’ ai pas oublié!
Je décide donc de ne lui faire aucun cadeau lorsque…le voyant de réserve s’ allume…je suis surpris car j’ ai la nette impression que cela arrive plus tot que prévu…
comme convenu, je fais signe en passant devant les stands, je guette l’ inscription “box” au tour suivant qui vaut confirmation et je rentre…

 

En enlevant mon casque, je crains de croiser des regards réprobateurs en raison de mon départ de naze…
surprise: au lieu de ça, on me congratule, on me tape dans le dos, j’ entends des trucs sympas…bon, c’ est cool: ces mecs qui prennent sur leur temps pour me permettre d’ assouvir ma passion ont l’ air d’ avoir malgré tout pris du plaisir pendant ce relais…
A mes yeux, c’ est très cher!
il faut maintenant penser à récupérer et surtout à bien s’ hydrater car j’ ai enormément transpiré, beacoup plus que d’ habitude…tout ça à cause de cette crève que je traine depuis des jours…
Fred enfonce le clou mais effectue un relais court car un des manchons d’ air s’ est détaché! Plutot que de voir le risque d’ etre gêné dans l’ utilisation des commandes, Fred parvient à l’ extraire complètement, fais signe au muret et jette le manchon un peu plus loin…S’ ensuit un petit cafouillage du à l’ incompréhension qui règne entre lui et le staff qui ne sait trop comment interpréter les gestes du pilote…

Je reprends donc le guidon mais je sens que je n’ ai pas pleinement récupéré…tant pis, on y va!
Je reprends assez vite un bon rythme quoique un peu inférieur au relais précédent…Mais au bout d’ une dizaine de tours à peine, une douleur violente surgit à l’ arrière de ma cuisse droite…Putain, la tuile, j’ ai des crampes! impossible de plier la jambe!
En vieux sportif, je ne sais que trop qu’ elles ne disparaitront pas…je lève le bras, me décale hors trajectoire en tentant des étirements…la douleur semble s’ atténuer, je remets gaz…pour peu de temps…et voila que la 2ème jambe s’ y met!
le truc tourne au calvaire! voulant malgré tout préserver l’ essentiel, je continue à essayer de rouler vite…je profite des virages à gauche pour soulager ma jambe droite qui me fait le plus souffrir en la tendant au maximum…avec le genou gauche à terre!
Mais je ne peux plus continuer, et sans avertir mon équipe, je rentre précipitament au stand…on doit m’ aider à descendre du brélon alors que j’ aperçois Fred enfilant son casque en toute hâte.

Lee fait tout ce qu’ il peut pour m’ aider à faire disparaitre ces maudites crampes (voir ses tofs) en m’ étirant…je bois des litres d’ eau et même….une bière!
Pendant ce temps, Fred assure en effectuant un long relais, chose qu’ il ne se savait pas capable de faire…il rentre enfin…j’ ausculte le pneu arrière: il faut le changer!
Manu, longtemps contrarié par l’ affaire des entretoises de Ledenon nous fait une intervention à faire bander Dominique Méliand: il change la roue en 22 secondes!
le long relais de Fred et le traitement choc de Lee ont porté leurs fruits et je me sens bien pour effectuer le dernier relais…les positions se figent…mes jambes me laissent tranquilles, je commence à assurer et à 1/4 d’ heure de la fin, un safety-car providentiel va nous faciliter la tâche en neutralisant la course 10 bonnes minutes…suffisant pour espérer voir le drapeau à damier sans encombre.
Le safety-car rentre et la course reprend mais il ne reste que quelques minutes. Je me cale sur un rythme plus lent de 6-8 secondes par rapport au temps de qualif et je le vois enfin ce putain de drapeau à damier. C’ est mon premier car l’ alternace des relais lors des courses précédentes ne m’ avait jamais permis de faire l’ arrivée.
Je suis heureux…heureux d’ en avoir terminé…heureux de voir le bonheur des copains sur le muret…heureux de voir tous les commisaires de piste agiter leurs drapeaux en hommage…c’ est magique!
Nous nous classons finalement 17èmes (juste derrière Boulou) ce qui, au regard de mon départ calamiteux et du petit cafouillage vers la mi course est un résultat tout à fait satisfaisant…les progrès entrevus lors des dernières semaines se sont concrétisés et un cap a été indéniablement franchi…
…ce qu’ il faudra encore confirmer sur le magnifique tracé de Pau Arnos les 28 et 29 juillet prochains.
Dernière chose: fortement interpellé par ces histoires de crampes, je me suis un peu renseigné sur le truc: mon gros rhume et les medocs que je prends ont provoqué une sur-transpiration qui a débouché sur une déshydrataion qui a été directement à l’ origine des crampes…j’ ai également été rassuré sur un autre point: le phénomène n’ a rien à voir avec l’ âge!
Volkanikement…