Finale Promosport à Ledenon 9/10 octobre 2010
Une moto de nouveau opérationnelle, optimisée dans l’atelier de sorcellerie de chez Bike Colors à Issoire, des essais prometteurs sur le circuit du CEERTA situé juste en face…il n’en fallait pas plus pour partir à Ledenon gavé d’envie et de confiance.
En outre nous bénéficions pour l’occasion d’un camping car (loué à un tarif de ouf!) ce qui devrait nous assurer un certain confort d’autant que les prévisions météo ne sont pas top, en particulier pour la fin du WE.
Arrivée au circuit mercredi en début de soirée et installation rapide (c’est vraiment bien un camping car!)sur un paddock encore très clairsemé.
Le lendemain matin un franc soleil et une température déjà très agréable accompagnent les derniers préparatifs avant mon 1er run prévu à 10 heures. Serge, mon coéquipier en
endurance, vient d’arriver et va me donner un sérieux coup de main pendant 2 jours.
Mes pneus ne sont pas très frais donc on va éviter de faire le malin sur une piste qui se réchauffe doucement. Objectif : reprendre des repères sur ce tracé si particulier que j’adore mais sur lequel je n’ai pas de grandes références chronométriques.
En fait, il n’y a pas grand-chose à dire sur ces 2 jours d’essais qui vont se dérouler au mieux c’est-à-dire sans incident notable, en réglant la moto et en travaillant sur les endroits stratégiques du circuit pour grappiller du temps.
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j’en pofite pour adresser un grand merci à Jean Jacques Naud, président de mon moto club, papa de Steffie (qui roule également ici), jamais avare de conseil et qui m’a été d’une aide précieuse tout au long du week end.
Contrôle technique, briefing, rigolades avec les copains rythment également le vendredi.
Samedi, c’est la grosse journée et le soleil est toujours là pour contredire les prévisions météo les plus pessimistes…je suis confiant, la moto craque, elle est plus homogène et ressort mieux des « trous » bref, ça devrait le faire.
Je suis dans la 1ère série des qualifs et m’installe en pré-grille avec juste ce qu’il faut de pression pour être bien concentré.
En jetant un coup d’ œil vers mes petits copains, je me dis qu’ à l’avenir, il faudra peut être investir dans un groupe électrogène pour pouvoir garder les pneus sous chauffantes jusqu’ au dernier moment…
Plus que quelques secondes avant l’entrée en piste, je me remémore les points importants, inspire un bon coup…gazzz !
J’ai 20mn pour sortir un chrono…je vais rouler seul la plupart du temps, ce qui a ses avantages (t’es pas emmerdé) et ses inconvénients (pas de roue à prendre). Après 2 tours prudents (avec des basses pressions, tu sens quand le pneu n’est pas tout à fait en température car il dandine pas mal), je hausse le rythme progressivement tout en essayant de mettre en application les choses vues depuis 2 jours. Ça descend gentiment puis j’essaie un truc : rentrer dans le triple avec un rapport de plus pour avoir une plus grande vitesse de passage et ça paye puisque l’ Alfano m’ indique 1’31, ce qui est mon record sur cette piste…
Mais qui vois-je à l’horizon ? mon pote Christophe et son R1 #4 qui semble avoir ralenti après m’avoir doublé, (j’apprendrai par la suite qu’il avait fait son chrono et s’apprêtait à rentrer à la fin de ce tour). En tout cas l’avoir en point de mire est exactement ce dont j’ai besoin et je me sens nettement plus vite à l’entrée du gauche qui tue. A la sortie, je me dis qu’il faut enfoncer le clou et je soude mais voilà, Chris coupe brusquement, se retourne, m’attend sur sa gauche mais nous nous comprenons mal car je suis de l’autre coté, coincé entre lui et le vibreur, je dois couper à mon tour…c’est mort !
Drapeau à damier, retour au paddock…je suis malgré tout satisfait: une seconde pleine de gagnée par rapport à mon chrono des qualifs du CFE 2009. Rouler en 30 était faisable mais un tel circuit impose qu’on vienne y rouler régulièrement (une fois par mois me dit on) pour avoir de bons repères. Or, ce n’est pas avec un entrainement par an que les chronos peuvent descendre de manière significative donc c’est décidé, rouler plus souvent dans le Gard sera une de mes priorités en 2011.
Prochaine échéance du WE : la course qualif de l’après midi.
Le cérémonial est à peu près la même que le matin : placement en pré-grille, concentration et discussion avec Serge pour savoir quelle tecnhique adopter pour ENFIN prendre un non départ…
Autant le dire tout de suite, ce ne sera pas encore pour cette fois. Pourtant, ma mise en action m’a paru correcte mais c’est juste après que j’ai pinaillé en gardant trop longtemps l’embrayage. A l’entrée du triple, la situation est d’une affligeante banalité car …je suis dernier !
Le triple gauche est transformé en un énorme embouteillage et à l’arrière, je suis presque arrêté et, plus grave, je vois le wagon des pilotes avec lesquels j’ aurais pu rouler s’éloigner rapidement. Au bout d’un tour, je dois me résigner, c’est déjà cuit pour l’accession directe en finale A. La suite de la course confirmera ce pronostic malgré quelques dépassements mais je retiendrai surtout ce satané bandana qui, imbibé de sueur, a progressivement glissé vers mon œil droit pour finir par l’obstruer complètement à 2 ou 3 tours de l’arrivée ! Un comble ! Je me souviens m’être traité de tous les noms sous mon casque…bref…aucun plaisir sur cette course.
Rendez vous demain fin de matinée pour la finale B…
Inutile d’ouvrir les rideaux dimanche matin pour savoir ce que sont les conditions météo du jour, le bruit des trombes d’eau s’abattant sur le circuit depuis le milieu de la nuit ne laisse guère planer de doute : c’est le déluge !
D’ ordinaire, j’apprécie plutôt de rouler sous l’eau mais en promo, nous n’avons pas le droit d’utiliser des pneus pluies donc le pilotage dans ces conditions relève en grande partie de la loterie ! Ce sera à qui restera sur ses roues le plus longtemps.
Mais peu importe, on n’est pas là pour enfiler des perles et il faut aller au charbon !
Sur les conseils de Jean Jacques, j’assouplis partout et augmente la pression des pneus qui dans ces conditions ne chaufferont pas donc inutile d’attendre une hypothétique montée en pression, autant la mettre tout de suite lol !
Dès le tour de formation j’ai plutôt de bonnes sensations et je sens les autres pilotes assez empruntés, impression confirmée lors du tour de chauffe.
Cette course va peut être valoir la peine d’être courue…
Allumage des feux rouges, j’ai un bon feeling, je suis chaud…
Le feu passe au vert et….JE CALE !!!!!!!!
Là, vraiment, je touche le fond !
Mais pas le temps de philosopher, j’écrase le démarreur, le moteur renaît et je m’élance enfin. Je ne sais pas exactement combien de temps je suis resté immobilisé mais lorsque je redresse la tête, je ne vois plus aucune moto devant moi !
Je me jette (façon de parler) dans le triple gauche et à ma grande surprise, je suis revenu sur le paquet au moment d’en sortir. L’impression constatée tout à l’heure se confirme, ça ne roule pas et au fer à cheval, j’en ai déjà doublé 3 ou 4…et c’est au tour de Jérémy Cramer (qui finira 4ème du championnat et qui est en consolante suite à l’incendie de sa moto le samedi)…je n’en reviens pas !
L’infortuné pilote Honda sera contraint à l’abandon peu après, une fois de plus trahi par la mécanique certainement mal remise du feu de joie de la veille.
L’adhérence est catastrophique et je manque de m’en coller une sévère dans la ligne droite alors que la moto, strictement droite voit l’arrière décider brutalement de passer devant ! Grosse chaleur !
Mais je parviens à rester au contact du bon wagon qui roule en tête mais le stress est omniprésent et lorsque je rentre dans une courbe, je suis convaincu de pouvoir tomber à tout moment. C’est dans ces conditions que je me mets à surveiller mon classement ; parfaitement renseigné par Kris qui me brandit le panneau à chaque tour, je me rends compte que j’en ai assez fait pour être qualifié en A si les choses en restent là…
Un coup d’œil derrière, le trou est fait…un coup d’œil sur la passerelle, il reste 5 tours…une éternité dans ces conditions…je me retourne encore, l’ écart est constant…je décide de rendre la main pour ne pas tout foutre en l’air alors que je tiens mon objectif. Je gère jusqu’au bout et ça y est, la qualif est en poche !
La satisfaction est grande car il a fallu aller chercher ce résultat dans des conditions difficiles. La déception de Pau est effacée, place à la grande finale pour laquelle je n’aurai cette fois rien à perdre et pour laquelle je suis décidé à tout donner. De plus, tous les qualifiés du matin bénéficient d’un gros avantage en ayant déjà roulé sous la pluie et en ayant donc pris la mesure de la piste dans ces conditions. J’espère franchement que ça ne sèchera pas, opinion partagée par Steffie qui s’est elle aussi brillamment qualifiée.
La suite est beaucoup moins joyeuse puisque, comme vous le savez, le meeting sera annulé suite à la grave chute dont va être victime Mathias Chabany pendant la finale 600. J’en profite pour adresser à ce dernier et au nom du team Volkanik Endurance tous nos vœux de rétablissement et exprimer le plaisir que nous prendrons à le revoir sur les circuits.
C’est est donc fini de ce WE et du même coup de la saison 2010. Nous aurons sur une autre section de notre site l’occasion de tirer un bilan de ce que fut cette saison et d’évoquer nos projets pour 2011.
Volkanikement !