ARAGON avec SPEER RACING 11/12/13 avril 2012

 

Intervenant juste après Ledenon, ces 3 jours auraient pu s’inscrire dans la continuité du week end gardois…

C’est tout le contraire qui s’est passé et ce séjour espagnol vers lequel je me suis rendu un peu à reculons dans un permier temps m’a complètement remis en selle!

allez comprendre…

Mais d’abord, qu’est ce que le SPEER RACING?

Il s’agit d’une grosse structure allemande qui organise un championnat sur les circuits européens les plus mythiques: Catalunya, Mugello, Magny Cours, Spa, Brno etc. et bien sûr, Motorland Aragon.

Particularités:

-Les courses proposées sont assorties d’un temps de roulage très important (roulage mercredi, jeudi, vendredi matin, courses à la mi journée et de nouveau roulage le vendredi aprem)

-Dès le premier jour, les motos sont équipées d’un transpondeur si bien que tous les runs effectués  sont pris en compte et c’est le meilleur chrono réalisé pendant 2 jours qui sera retenu pour composer la grille de départ. ça me change des 20mn de qualif du Promo!

-l’organisation est dans la plus pure tradition teutonne: très carrée!

-les pilotes sont majoritairement allemands mais il y a aussi des suisses, des belges…et très peu de français! Notre petite colonie (tout un groupe du Racing Team Auvergne de Jean Jacques et Steffie) ne passe donc pas inaperçue.

-les motos sont magnfiques ce qui témoigne des moyens importants dont disposent les pilotes qui fréquentent ce championnat. Ce sont toutes des brèles de superbike et je suis à genoux devant une 1098R replica Moto GP dont la valeur est estimée par J.J. à environ 70 000 euros!!!Avec ma kawa quasi stock et mes pneus sculptés, je détonne un peu dans ce paysage!

il y a en outre un camion atelier avec des millions de pneus et toutes les pièces possibles et imaginables. Impossible de ne pas trouver son bonheur en cas de besoin.

je me rends rapidement compte que le niveau en piste est très élevé devant. Certes il n’y a pas la même densité qu’ en Promo, mais beaucoup de pilotes sont issus des championnats européens de vitesse les plus cotés (IDM allemand, CEV espagnol) ce qui explique quelques chronos atomiques.

Environ 140 pilotes sont présents dont une trentaine effectuant le championnat dans son intégralité. Ces derniers participeront à la course dite “GP” qui leur est réservée. Les autres (auxquels nous appartenons) se répartiront dans 3 finales dites “Sprint” (1,2 et 3) en fonction de leurs chronos respectifs.

A noter que les chronos de la course GP sont équivalents à ceux de la SPRINT 1 voire moins denses…

Un mot sur le circuit, un seul: MAJESTUEUX!

 

Je comprends pourquoi à peine construit, le Moto GP et le WSBK se sont empressés d’y
aller! Piste longue (5,2km soit presque un de plus que Magny!) large, technique, avec une immense ligne droite en descente ou on bloque le compteur à 299km/h!!!) bref…un trip de dingue au cours duquel nos motos ont tout le loisir de s’exprimer. Il est selon moi supérieur à Barcelone, opinion partagée par Steffie et d’autres pilotes qui découvraient aussi le lieu.

En revanche, Motorland est au milieu de nulle part…un vrai désert à la sauce western! on a bien fait 50 bornes sans apercevoir âme qui vive dans la dernière partie du trajet. C’est limite si on ne s’attendait pas à voir débarquer Clint Eastwood plutôt que des pilotes en direction d’un circuit ultra moderne.

anecdote: en arrivant au circuit mardi en fin d’après midi, j’entends un méchant bruit de moteur alors que nous stationnons devant l’entrée. Il s’agit d’une Pescarolo (présent pour l’occasion) avec un certain Sébastien Bourdais au volant et ça envoie grave!Ils sont en essais pneumatiques avec Michelin.

Après l’ouverture de la grille, nous nous installons dans le box 18 et procédons aux formalités administratives. Steffie qui s’est occupée de toute la logistique inscription m’a attribué le numéro 1!!!

Puis direction le briefing…

 

Mercredi

C ‘est avec beaucoup d’excitation que je prends la piste pour découvrir ce circuit qui me plaît dès les premiers hectomètres! Large, fait de virages passionnants, c’est comme si il était naturellement adapté à ma machine et je me sens d’emblée très à l’aise. Bon, il va falloir faire des modifs car je rupte quasiment à mi ligne droite mais je rentre enchanté de mon premier run!

De 17X46, je passe à un 17X42 qui s’avère tout de suite efficace car en plus de permettre d’exploiter toute la plage de puissance dans la ligne droite, ce braquet a permis de rallonger la moto qui est parfaite dans toutes les phases de charge et d’appuis qui sont nombreuses sur ce circuit. Signe encourageant: je ne fais que doubler. Moi qui craignais d’être à la ramasse sur ce grand circuit que je découvrais, c’est plutôt rassurant.

A la fin de la matinée, les chronos (enregistrés sur transpondeur, ne l’oublions pas) sont déjà interessants au point que l’organisation me fait passer du groupe jaune (dans lequel Steffie m’avait inscrit pour que nous roulions tous ensemble) au groupe rouge.

Et les chronos continuent à descendre dans un groupe ou il y a des roues à prendre mais dans lequel je continue à pas mal doubler. Je suis en train de me refaire un moral d’enfer!

En fin de journée, Steffie a pu obtenir à son tour de monter de groupe et nous effectuons ensemble un super run et dont nous avons tous les deux tiré parti: elle en améliorant son meilleur chrono réalisé à l’automne dernier (c’est la 3ème fois qu’elle roulait ici) et moi en exploitant dans ses moindres détails la vidéo filmée par ma soeurette munie de sa cam embarquée.

Jeudi

Mes pneus (ceux avec lesquels j’ai fait le WE de Ledenon) montrant d’évidents signes de fatigue sur cette piste qui les soumet à de très fortes et très longues contraintes (en particulier dans le secteur 9 à 12 avec une interminable courbe à gauche), je décide de mettre un 211 neuf à l’arrière. En raison d’ une température plutôt frisquette ce matin, J.J. ne pense pas qu’on puisse améliorer les chronos de la veille. Pourtant, une fois en piste, j’ai un très bon feeling et en 3 tours  je tombe 3 secondes! Mon coach n’en revient pas et vérifie plusieurs fois son chrono mais il n’y a pas d’erreur et le chronométrage officiel confirme la pendule qui me permet d’intégrer le groupe des moins de 2’10 au tour. Persuadé de pouvoir faire mieux pour peu que la température monte, je choisis néanmoins de rester au box pour préserver les pneus que je n’ai pas l’intention de changer avant la course.

Bien m’en a pris car la pluie ne tarde pas à faire son apparition, d’abord modérée puis de pus en plus forte pour virer au déluge.

Nullement impressionnés, les “Crapelos” (gang formé par Patrice et Willy armés de leur deux ZX10R orange et blancs) décident de monter les pluies et tout le monde s’agite dans le box.

Ne disposant pas de pluies et je l’avoue, n’ayant aucune envie de rouler dans ces conditions, mon “10” ne ressortira pas de la journée car même après avoir presque entièrement séché, la piste n’autorisait pas une amélioration du chrono.

Petit resto le soir avec toute la clique puis dodo car demain, il y a du pain sur la planche!

vendredi

 

2 runs d’entrainement sont prévus avant les
courses mais au lever, mauvaise surprise: il fait un froid glacial que le soleil a du mal à combattre. Qu’importe, je n’ai pratiquement pas roulé hier donc il faut y aller pour reprendre quelques repères. Je roulotte, ça glissouille mais ça l’fait et après deux sessions, je m’estime prêt pour la course.

 

Allons voir l’affichage des résultats puisque désormais, le chronométrage officiel est terminé. verdict: je suis qualifié en “SPRINT 1” en 15ème position sur la grille qui comporte 32 motos…c’est top!

A noter que le départ se fera lancé, au drapeau vert, avec interdiction de doubler le pilote qui précède avant ce signal ce qui signifie que si ce dernier se laisse distancer pendant le tour de chauffe, c ‘est d’entrée beaucoup de terrain perdu.

Mais globalement, le départ se passe bien…

Comme j’avais pu m’en rendre compte lors des deux jours précédents, ça roule propre et sans agressivité et en ce début de course, c’est la même chose (faut dire que les mecs ne sont pas là pour ruiner leurs brèles) mais le rythme des gars juste devant moi est carrément élevé et je dois m’accrocher pour garder le contact. Au bout de 2 tours, je suis en mesure d’attaquer et je gagne quelques places mais à partir de la mi course, un bruit de moteur venant de l’arrière se fait de plus en plus insistant: pas de doute, j’ai un pilote dans ma roue et vu la tonalité caractéristique, il s’agit à coup sûr d’un R1 crossplane. Les modèles 2012 sont munis du Traction Control et j’ai pu me rendre compte pendant 2 jours qu’en sortie de courbe, ça accélère très fort le truc!

Mais je suis décidé à ne rien lâcher! En analysant le bruit, je parviens à repérer les secteurs ou le gars me colle aux fesses et ceux ou je le distance un peu…ça arsouille grave!

Dans le dernier tour, je ferme les portes mais à la sortie du virage 12, mon adversaire s’infiltre à l’intérieur…oh putain, l’enfoiré, bien joué! mais il a été un peu optimiste et élargit à la sortie du droite suivant et je le repasse! Je soigne l’enchainement qui suit pour pouvoir accélerer le plus tôt possible au début de la ligne droite et ne lui laisser aucune chance…et ça marche!

Résultat: une 12ème place que je savoure car après le trou noir de Ledenon, elle me redonne un max de confiance. Elle est également à l’image de 3 jours de plaisir absolu sur ce qui est certainement la plus belle piste qu’il m’ait été donné de rouler.

Le roulage de l’après midi est anecdotique et sans guère d’interêt. En effet, les slicks usagés que j’ai récupérés sur le paddock et que j’ai décidé d’essayer s’avèrent être peu compatibles avec les réglages de ma moto qui dandine à tout va…il ne manquerait plus que je me mette un volume maintenant!!!

Cette tentative clôt définitivement ces 3 jours passés au Motorland d’Aragon ou je ne pense déjà qu’à revenir! Seul souci, y a 900 bornes à se taper pour rentrer mais je vais les faire avec la banane!

 

 

VIVA ESPAñA!!!!

 

 

petit à petit, le paddock se vide…

 

 

Toujours très organisés ces allemands…les motos ainsi que des caisses renfermant tout le matos sont soigneusement installées dans un camion à l’aide d’un manitou. Probable que la bahut se rend à l’aéroport de Saragosse pour rapatrier tout ça par air. A moins qu’il se tape le trajet jusqu’en Allemangne!

VOLKANIKEMENT!