Lédenon 2008

J’ ai désormais le recul suffisant pour proposer un bout de CR de notre course de Ledenon…mais je laisse tomber la chronologie et je privilégie les impressions ressenties…

Lorsque l’ on part pour Ledenon, on sait que l’ on se rend dans un lieu particulier…ou rien n’ est tout à fait comme ailleurs. sa dangerosité est connue mais le sujet est plutot tabou chez les pilotes qui semblent etre gagnés par une surdité passagère dès lors que naissent des commentaires (parfois maladroits) rappellant que chaque année, un malheureux motard y laisse sa peau…

Mais nous sommes également unanimes pour évoquer le plaisir que nous prenons à y rouler, donc le programme est grosso modo le même pour tout le monde: GAZZZZZZ!!!

j’ y pars personnellement avec un esprit revanchard car c’ est incontestablement le circuit ou je progresse le moins vite…

Ne voulant en aucune manière passer 3 jours les pieds dans l’ eau comme à Pau, nous décidons, pour cette course de louer un box, avec nos potes du RST…et bien nous en a pris car pendant les deux jours de pluie, nous avons pu apprécier tout le confort procuré par notre installation.

Alors la pluie, parlons en! Déjà que le circuit est compliqué par temps sec, je vous laisse imaginer le tuc sous l’ eau…car dans de telles conditions, le circuit a très peu de grip. Deux choses nous permettent de nous en rendre compte: le comportement de la brèle….et le nombre de motos qui s’ entassent dans les bacs!!!

Du coup, et en raison du faible succès recueilli par la pluie au sein du team, nous décidons de faire du roulage sans trop chercher la merde, histoire que nous prenions nos marques. je fais donc vachement gaffe aux phases d’ accèl, mais j’ essaie qd même de tester un peu le grip sur l’ angle histoire d’ avoir quelques repères…en l’ occurence, c’ est pas le top, mais Erwan accepte de bonne grâce un peu d’ inclinaison.

Le travail paiera samedi car il est clair que les qualifs vont se dérouler sur piste mouillée et même carrément détrempée parfois. Comme il faut s’ y attendre, les chutes sont nombreuses. Au cours de ma séance, la traj commence à s’ assécher et je peux en rajouter un poil, mais le mode prudence reste de mise et Ludo et moi (Franck, en tant que pilote rouge, ne voit pas son temps comptabilisé mais il doit rouler pour etre sous la barre des 127%) nous qualifions en 28ème position sur 48. C’ est correct, sans plus…mais nous sommes restés sur nos roues et les 8 heures du lendemain nous donneront largement la possibilité d’ améliorer ce classement.

Vers la fin d’ une nuit que j’ avais entamée sereinement tant les prévisions concernant le climat cevenol étaient rassurantes, je suis réveillé par un clapotis qui ne laisse aucun doute sur son origine: mais oui, il pleut!!!!

..et le warm up est prévu dans…mmmhhh…environ 3 heures… insuffisant selon moi pour rouler cette séance sur le sec…

le temps de soulager ma vessie et me revoilà sous la couette pour finir ma dernière nuit gardoise…

Et à 8 heures, ô surprise, il fait grand beau et la piste semble parfaitement sèche! Encore un particularisme local!

Début du warm up, et premiers tours de roue avec le gros résé, gavé de kérosène jusqu’ à la gueule de surcroît. les 3 pilotes du team se relaient pendant la demi heure que dure l’ exercice dans des temps que je tairai ici!

Ceci dit, pas de panique, je roule toujours cette séance comme ça…sentir la brèle configurée course, faire quelques freinages un peu appuyés, un petit frottis de slider à gauche, un à droite…et direction le box pour laisser le guidon à mes petits copains.

A priori, la moto est ok mais Franck décèle une petite marque sur le flanc du pneu qui le convainc de rajouter un chti klik à l’ arrière…

nous sommes maintenant prêts à en découdre!

Pour cette course, et dans un souci d’ alternance, il est decidé que Ludo prendra le départ, chose qu’ il réussit à merveille (ça change de mes départs merdiques!) à l’ abaisser du drapeau puisqu’ il gagne pas loin d’ une dizaine de places.

je vais éviter de trop rentrer dans le détail de la course, soulignons simplement que les 3 premiers relais se passent vraiment bien puisqu’ après 3 heures de course, nous pointons à la 11ème place…cool! nous ne sommes pas loins de renouveler notre course de Pau…

intégrer le top 10 (alors que 10 motos de plus étaient au départ) devient notre objectif…mais quelques aléas et erreurs vont rendre cet objectif inaccessible: je commets la plus importante…en effet, pendant mon run, la poignée du demi guidon gauche “glisse” et est sur le point de se barrer puisque je ne peux plus serrer qu’ avec l’ index et le majeur…A la faveur des quelques bouts droits, j essaie bien de ramener le caoutchouc rebelle à sa place mais c’ est impossible. Si ça continue, sur un prochain freinage donc un gros appui, le machin va foutre le camp et je vais m’ en mettre une. je me rappelle d ailleurs de la mésaventure de Chappuis l’ an dernier ici même lorsqu’ il a pété un demi guidon et qu’ il est allé au tapis.

je décide donc de rentrer alors que j’ aurais du rouler encore un bon quart d’ heure….et vla notre stratégie qui prend du plomb dans l’ aile. C’ est en rentrant au stand que je commets mon erreur…

En effet, un doute s’ installe lorsque j’ effectue les derniers hectomètres avant de prendre l’ échappatoire: ne suis je pas obligé de rentrer la brèle à l’ intérieur du box pour toute intervention autre que le changement de gommards et le ravito en essence?

Dans le doute, et dans la crainte d’ une pénalité, je rentre la moto dans le stand…au grand dam du staff qui se demande bien ce que je suis en train de foutre!!!! je gueule: “la poignée se barre, la poignée se barrre!!!” dans le box, c’ est l’ effervescence…il faut déplacer les outils, les mécanos etc…

…pour rien car en réalité, les petites interventions sont autorisées devant le stand…
bon ben…une bonne minute de perdue…bien joué Sergio!

Lors de l’ arrêt pérécedent, Ludo arrive vite pour perdre le moins de temps possible…trop vite puisqu’ il s’immobilise trop loin et il faut manoeuvrer Erwan pour le positionnner correctement…

Mais c’ est lors du troisième ravitaillement essence que nous frisons le pépin: un bout de plastique est venu se coincer à l’ entrée d’ une des deux vannes qui, une fois le plein fait, refuse de se refermer et laisse se déverser une grosse quantité de SP95 sur la brèle qui ruisselle de carburant!
il faut éponger au moins le plus gros…

Par bonheur, pas d’ incendie, et pas d’ injonction de commisaire nous obligeant à vidanger le sabot…Ludo repart mais la perte de temps est conséquente…

Puis survient l’ épisode safety car…qui va durer presque une demi heure (j’ ai personnellement trouvé que ça durait une éternité!), le temps pour les commissaires de piste (à qui il faut rendre hommage) de nettoyer le bon kilomètre de piste souillé par une énorme fuite d’ huile.

Là encore, nous ne gérons pas le truc au mieux et laissons certainement quelques plumes dans l’ affaire…Bon, il est effectivement facile de refaire le monde à tête reposée et dans le feu de l’ action, nous avons agi en pensant faire au mieux…

Evidemment, si l’ on songe que les 4 motos qui nous précèdent à l’ arrivée sont dans le meme tour que nous, on peut nourrir quelques regrets…mais n’ en ayons pas trop…après tout, c’ est tout cela qui fait le charme de l’ endurance!

Au moment ou le safety regagne les stands, j’ ai bien l’ intention de mettre du charbon avec mes deux balles neuves…mais la trace du produit absorbant rappelle que l’ huile n’ a pas totalement disparu et qu’ il vaut mieux éviter de rouler dessus…le souci, c’ est qu’ elle est presque partout en pleine traj et qu’ il faut nettement élargir, en particulier dans le gauche qui mène au fer à cheval…je suis également gêné dans la cuvette…

le bilan chronométrique est sans équivoque car nous roulons désormais une à deux secondes moins vite au tour (traj et appréhension culmulées! ) et nous faiblissons en fin de course. Sous le drapeau à damier, nous pointons à une 17ème place un peu décevante il faut l’ avouer..mais c’ est la course et nous avons pris de l’ expérience dans certains situations quasi inédites pour nous.

Nul doute qu’ à l’ avenir, nous en beneficierons…

je tiens ici à féliciter mes potes du RST qui accrochent une superbe 11ème place après avoir connu bcp de soucis durant le WE…
Et que dire de la superbe victoire de la kawa numéro 38 en catégorie supersport sinon qu’ elle me ravit car acquise de haute lutte par les potes du team EMPP, Chris et Yo en tête!
je tiens aussi à rendre hommage à celui qui jusqu’ au bout leur aura contesté la victoire, j’ ai nommé mon ami (et ex coéquipier) Fred du team Viltais (sans oublier ses coéquipiers) qui a fait claquer des pendules qui imposent le respect!

j’ allais oublier: Au Vigeant, on va tous vous tordre!!!!!!!!!!