CR DIJON PRENOIS, 6ème manche EUROPEAN BIKES

Pour les gens de ma génération passionnés de sports mécanique, Dijon Prenois évoque un glorieux passé lié à la Formule 1 dans les années 70/80. Ayant découvert ce tracé quelques jours avant, c’est donc excité et archi motivé que je me rends dans le pays du vin et de la moutarde (j’aurais pu ajouter Maxime Berger à la liste des spécialités locales!).

Doté d’infrastructures plutôt modestes mais parfaitement entretenues, ce circuit se caractérise par un tracé absolument génial fait d’enchainements rapides, de passages en aveugle et de dénivelés très marqués, au moins autant qu’à Ledenon, le tout marqué par une gigantesque ligne droite de 1200 mètres commandée par un droite en montée en fond de 3… passionnant!

Nous faisons évidemment une fois de plus structure commune avec Erwan Quellet (Pirelli 600) et je dois signaler que la bonne humeur qui a régné dans le box ne s’est jamais démentie durant toute la saison. L’expérience est renouvelable sans problème!

Comme à l’accoutumée, la journée du vendredi est consacrée aux essais libres et aux formalités administratives et techniques…tout est ok. Nous raclons un peu les fonds de tiroir en terme de pneus mais pour une prise de repères, ça l’fait! Les chronos, bien que loins de mes aspirations, descendent gentiment à chaque run. Même si la ligne droite est un peu longue pour nous, je me régale dans tout le reste du circuit:  la Diva bondit (au 1er sens du terme) de courbe en courbe car la piste est bosselée et ça bouge grave mais c’est carrément jouissif!

Jeff n’a pas pu être présent sur cette manche et avec Guillaume, notre nouvelle recrue,  nous essayons tant bien que mal de pallier son absence mais la Diva est coopérative et ne fait aucun caprice ce qui nous facilite grandement la tâche!

Samedi, les choses sérieuses commencent avec la qualif du matin. Avec full balles neuves, je sais pouvoir améliorer le chrono mais dans quelles proportions? En fait, cette séance ressemble aux runs de la veille: je roule plus vite mais mes petits copains aussi et je reste scotché en milieu de classement avec un 1’25″9 en meilleur chrono. Pas mal mais peut et doit mieux faire, je suis 15ème.

Depuis que je n’utilise plus l’assistance au démarrage (beaucoup trop castratrice à mon goût), je prends de bons départs…Au regard de mes médiocres capacités dans ce domaine depuis toujours, je crois même pouvoir dire que je m’élance “presque très bien” à l’extinction des feux. Du coup, je suis bien placé pour profiter des bousculades qui émaillent le 1er tour et je parviens même à me faufiler jusqu’à la 11ème place. je m’accroche autant que possible au bon wagon de devant en compensant dans le sinueux ce que je perds dans la ligne droite…

mais à ce petit jeu, je finis par perdre du terrain…20mètres, puis 30, puis 50…Cela se stabilisera aux alentours de 5/6 secondes jusqu’à l’arrivée que je franchirai en 12ème position…parti 15 sur la grille, je suis satisfait du résultat qui reste le 2ème meilleur de la saison et synonyme de 4 points au championnat. Le chrono continue de descendre doucement: 1’25″5

Optimisant (volontairement) ce résultat, je le considère comme un bon prétexte pour soigner l’apéro du soir mais pas question non plus de s’esquinter, le programme du lendemain est toujours aussi chargé! je prends quand même le temps d’écouter quelques morceaux du très bon groupe de rock que les organisateurs ont eu l’excellente idée de convier à se produire sur le paddock et qui nous gratifie de quelques grands standards!

Dimanche, on prend les mêmes ( enfin presque, mon pote Lolo Zanetto a vu sa moto bruler en début de course samedi) et on recommence…

Qualif: je suis un des premiers à entrer en piste et bien m’en a pris car bientôt, je me retrouve seul, conditions idéales. Economie oblige, j’ai gardé le même pneu arrière mais disposant d’une piste libre, j’améliore légèrement mon chrono de la veille et on me panneaute 12ème…Considérant que j’ai peu de chances d’améliorer sans prendre des risques,  je décide d’interrompre la séance pour privilégier la course et j’assume le risque de perdre quelques places dans les dernières minutes…ce sera la cas mais pour une seule..me voilà 13ème sur la grille, coté extérieur…Yapluka!

A la suite d’un gros crash intervenu durant la course des Pirelli 600 et ayant nécessité l’intervention de l’hélicoptère, notre course est réduite de 14 à 11 tours…A l’extinction des feux, je m’élance une fois de plus de bonne manière. Vont suivre plusieurs tours que je ne suis pas près d’oublier: devant, ça ne part pas, je vois la tête à quelques encablures…Le scénario du tour reste le même (avec rattrapage dans le sineux) mais j’ai retenu la leçon de la veille, cette fois ci, pas question de lâcher prise! C’est d’ailleurs à ce moment que je fais mon meilleur tour (1’25″4).

Mais à l’endroit le plus délicat du circuit (comprenez aussi le plus effrayant), le grand droit avant la ligne droite, mon pote Vianney Piron choisit une traj’ large et le pilote qui le suit tente de s’infiltrer à l’intérieur…manœuvre illusoire et dangereuse à cet endroit! l’inévitable se produit, les deux pilotes s’accrochent et je suis aux premières loges! La dernière chose que je vois est une des deux motos en chandelle collée à l’autre et un énorme nuage de poussière!

La réaction de la direction de course est très rapide: safety car…ce qui va suivre tend à prouver que ce n’était peut être pas ce qu’il fallait faire et qu’un drapeau rouge avec nouvelle procédure de départ aurait été plus judicieuse…mais on ne peut pas reprocher aux officiels d’avoir voulu réagir vite.

le temps passé derrière le safety va témoigner de l’extrême nervosité du peloton…Il faut savoir qu’une telle procédure est toujours associée à des drapeaux jaunes synonymes d’interdiction de doubler…Pourtant, les 3 tours de neutralisation vont être le théâtre d’une joyeuse agitation avec en point d’orgue une reprise de course complètement bordélique! Je ne rentrerai pas dans la polémique mais ça discutait ferme après l’arrivée sur le paddock…

bref…

En ce qui me concerne, j’ai mal géré ce safety car: conscient que ça coupait la course dans son élan, je me suis agacé et surtout, je n’ai absolument pas pris en compte ce qui se passait derrière. Je me souviens avoir jeté un œil par dessus mon épaule peu avant l’accident, il n’y avait plus personne derrière….mais ça, c’était avant!!!! Et peu après la relance de la course (pour à peine 3 tours), j’ai vu mon poto Sylvain me faire l’intérieur à la cuvette!!!! Mais putain, d’où il sort cuilà, au guidon d’une RSV4 en plus!!!!!!! Et ben il sort de ton c…pardi! T’avais qu’à surveiller tes arrières mon p’ti rital!!! Déchainé, Sylvain fait 2 tours de dingue et il m’est impossible de repasser, je n’ai qu’à m’incliner! Bravo et bien joué mon Sylvain “chicken” #71!!! Comme j’ai déjà eu l’occasion de la dire, cela concrétise un beau week end de ta part!

Et puisque j’en suis au chapitre des copains, je félicite aussi Christophe Tessier #27 pour sa très belle 7ème place…si je sors de cette course avec une pointe de frustration, c’est parce que j’ai le sentiment qu’il était possible de faire un “truc” mais s’énerver derrière un safety comme un môme n’est guère constructif et même carrément immature!

A méditer…

Je ne peux finir ce compte rendu sans avoir une pensée pour Vianney. J’ai eu de ses nouvelles, il est un peu secoué (je lui laisse le soin de parler de son état) mais il va plutôt bien…j’espère qu’il va vite remonter en selle d’autant qu’au regard du crash, sa moto n’a pas l’air trop amochée.

Je repars donc de ce week end avec 2 douzièmes places qui, si elles ne me satisfont pas pleinement, me replacent au championnat qui n’était plus un objectif depuis mes résulats blancs de Magny Cours. Petit clin d’œil: me voici à égalité avec Vianney et Christophe!

Le team sera donc bien présent pour la finale à Albi, un autre circuit que je découvrirai…avec force détermination!

VOLKANIKEMENT!