Barcelona!!! 16/17 juillet 2011

Une partie du staff arrive mercredi après midi, suivi quelques heures après par les autres membres du team qui en seront quittes pour passer une nuit inconfortable devant l’entrée du circuit dont les grilles sont réglementairement fermées de 18h à 8h…et pas moyen de négocier!

Nous marquons néammoins notre territoire…notez le style vestimentaire hawaien d’Arnaud dont les lunettes ne sont pas uniquement là par coquetterie…mais ne comptez pas sur moi pour révéler qu’elles cachent un superbe oeil au beurre noir….

24 h motos de barcelone 2011preparation du stand sret666

En matière d’habillage de stand, le SRET ne plaisante pas!

24 h de motos de barcelone 2011 stand sret666

En vérité, cette bannière est de la récup’ et nous ne sommes même pas l’embryon d’un atome d’un team officiel…Pour autant, ça me fait bizarre d’entrer dans la peau d’un jockey teuton!

Néammoins, notre box est loin d’être ridicule…

Piece de rechange bmws 24h de motos barcelone 2011

A noter qu’une bonne surprise nous attend puisque je découvre que nos voisins de stand sont mes potes du Promo Yan et Fab qui roulent avec le MYRT, leur team d’endurance.

j’aperçois également de vieilles connaissances, comme Boulou qui continue à sortir les tripes de son Daytona et qui pour l’occasion, sera associé avec Lol’, un autre très bon copain de même que Laurent (lolorasta) qui roule sur le R1 #35… En fait, il y a traditionnellement une forte colonie française sur cette course et nous nous connaissons tous plus ou moins.

Même si je m’y rends pour la 2ème fois, le circuit continue de m’impressionner et la magie fonctionne toujours…Plutot que de faire du réchauffé par rapport au CR 2010, voici un angle de vue différent avec ce cliché pris sur le toit des box:

Ligne droite du circuit de barcelone lors des 24h motos de 2011

Aussitôt le matos installé, un petit moment de détente s’improvise sur la pit lane…Pratiquée par une majorité de clermontois, l’activité devait nécéssairement concerner l’ovalie!

Sergio nangeroni en pause rugby tel un bon auvergnat (ASM)

La soirée se veut calme et detendue et chacun se couche tôt, déjà concentré sur la tâche énorme qui nous attend dans les prochains jours…

Au petit matin, Le crépitement sur le toit du camion ne laisse guère de doute:

Décidément, on ne va jamais se sortir de cette foutue pluie qui nous poursuit jusque ici! Cela nous laisse au moins le temps de décharger ce qui reste du matos (dont la moto, excusez du peu!) qui arrive avec Martial et Céline dont les visages traduisent la nuit médiocre qu’ils viennent de passer. Idem pour Thomas et Maélie, bloqués eux aussi aux abords du circuit pendant la nuit…

Aussitôt, Arnaud se met au travail car le moto n’est pas tout à fait prête à rouler…

Mecanos a l'ouvre sur la BMW du team SRET666 au 24h motos de barcelone 2011

Avec Martial et Marc, nous en profitons également pour satisfaire aux toujours fastidieuses formalités administratives. Comme l’an dernier, C’est Noria qui officie et sa gentillesse et sa disponibilité rendent la corvée presque agréable en même temps que nous progressons en dialecte catalan car ici, point d’Espagne, c’est bien en Catalogne que nous sommes, qu’on se le dise!

Nous achetons également le roulage de l’après midi; pour info, 330 euros, valables de 14 à 18h, temps que nous pouvons utiliser comme bon nous semble.

A midi, la pluie cesse et le soleil qui lui succède fait son oeuvre. A 14h, la piste est sèche…YAPLUKA!

A l’issue de leur 1er run, mes petits copains sont déjà dans leurs meilleurs chronos de l’an dernier, de bon augure pour la suite! Perso, c’est un peu plus laborieux…j’apprécie l’excellent bloc prussien mais je me bats avec un chassis que je trouve rétif: je ne parviens pas à faire tourner la moto et je loupe quasiment tous mes points de corde…

A l’issue de ce 1er run, un debriefing s’impose…

Pilotes du team sret666 en briefing :sergio nangeroni

Mes collègues prennent acte de mon resssenti mais sans le partager…normal, ils roulent depuis maintenant 2 saisons avec le S1000 auquel ils se sont parfaitement adaptés; A moi d’en faire de même!

Il est néammoins décidé de faire l’essai d’une démul différente et de freiner un peu ce panzer qui gigote pas mal dans les phases d’appui…

Le 2ème run est meilleur pour les 3 cochers mais, si j’améliore de 2 bonnes secondes, je suis toujours à la traîne par rapport à mes petits copains de jeu auxquels la démul ne convient pas: on revient donc au braquet précédent.

A l’issue du 3ème run, je me lâche un peu et commence à adopter un rythme convenable qui me permet de gagner encore 2 secondes. Lorsque le roulage prend fin, Marc et moi sommes dans le même chrono, une petite seconde devant Martial.

Ensuite, rituel classique: débriefing avec le staff, mise en évidence des tâches à accomplir avant le lendemain matin, douche et…dîner!

L’essentiel du technique concerne la mise en conformité de l’éclairage et la mise au point d’un système devant permettre au chronométrage d’apercevoir la moto la nuit…et voilà le résultat:

Phrare bleu dela bmw du team sret666

Sympa n’est ce pas?

Seul souci: très visible en code, le bleu se dillue lorsqu’on met les phares…on verra à l’usage…

Vendredi, nous avons droit à une chtite grasse matinée puisque il n’y a pas de roulage. Place au contrôle technique.

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que nous nous y rendons car l’an dernier, les commissaires nous avaient cherché des poux dans la tête. Les commentaires des équipes qui en sortent ne sont guère rasssurants: apparemment, les contrôleurs sont très tatillons et ne laissent rien passer. A priori, notre brèle est ok mais je ne sous estime nullement la capacité de commissaires à trouver le petit détail qui  nous obligera à une “contre visite”…et ça ne manque pas: nos plaques numéros ne sont pas règlementaires, une des deux roulettes de protection est trop longue et le fil à freiner concernant le filtre à huile n’est pas assez tendu…

Retour au box pour une bonne demi heure de boulot et finalement, la moto est déclarée bonne pour le service…

Tout ça nous a ouvert l’appétit et le déjeuner est rapidement englouti. Désormais, c’est à la salle de briefing high tech que nous sommes attendus. Ce lieu est vraiment impressionnant, d’abord parce qu’il accueille régulièrement ce qui se fait de mieux en terme de pilotes de bolides de toutes sortes, ensuite par ses équipements ultra modernes. Pendant que le directeur de course fait son exposé, je promène un regard circulaire sur l’assemblée. David Checa qui roule pour le “Folch Endurance” est juste devant moi non loin du petit Frenchie de service qui roule dans le même team mais sur l’autre moto, j’ai nommé Kenny Foray qui, la veille, s’est très montré très disponible en s’arrêtant devant notre stand pour répondre à nos nombreuses questions. Il y a également des pilotes de pointe du Promo, d’anciens collègues du CFE, des pilotes espagnols (ben oui, quand même!) qui ne semblent pas être venus ici pour rigoler…idem pour quelques équipages allemands et transalpins…

bon…

Dans une heure, les choses sérieuses commencent avec les qualifs qui proposent une demi heure de roulage à chacun des pilotes. Pilote rouge, Martial s’y collera en premier, je le suivrai muni de mes brassards jaunes et Marc fermera la marche en tant que pilote bleu.

Balles neuves…Et c’est parti!

Martial est très vite dans un bon rythme, 2’00, 1’59, 1’58…et 1’57! la classe! il gagne pas moins de 6 secondes par rapport à son chrono de l’an dernier!!!

Décidé à ne pas être en reste, je m’élance dans un état d’esprit conquérant mais comme la veille, c’est plutôt laborieux….ce n’est que dans les 10 dernières minutes que j’améliore mes chronos pour signer un 1’59 certes correct mais en dessous de mes espérances.

En 1’58, Marc s’intercale entre Martial et moi si bien qu’à l’issue des qualifs, notre homogénéité nous permet de nous placer en milieu de grille ce qui est déjà un très bon résultat.

Entretemps, l’excellentissime David accompagné de sa Bénédicte d’épouse est arrivé et il ne sera pas de trop dans cette aventure!

Arrive également mon pote Thierry, team manager du Défi 23, qui officiera dans le même rôle pour ces 24 heures. Il est accompagné de sa moitié, Sylvie, de Max qui était déjà de l’aventure en 2010 ainsi que de son frérot Rémy et sa compagne Carole.

Mais il est temps de se concentrer sur le roulage de nuit qui intervient dans une demi heure. j’appréhende ce moment car l’an dernier, j’avais été en difficulté à cause du manque de visibilité. Depuis plusieurs semaines, j’ai pourtant fait ce qu’il fallait en ingurgitant un nombre astronomique de pilules à la myrtille favorisant la dilatation de la pupille…et ça marche! Non seulement je ne ressens plus du tout la même gêne que 12 mois auparavant, mais je me fais même plaisir à rouler dans des conditions nocturnes.

Ce roulage voit mes acolytes confirmer leurs bonnes dispositions du jour et se termine dans l’optimisme général au sein du team. Celui ci étant désormais au grand completet et malgré l’heure tardive, un important et indispensable briefing est organisé pour définir avec précision le rôle de chacun…

Le tableau de service est arrêté: Les filles (exceptée Carole qui sera avec Rémy au carburant et au ravitaillement) sont au chrono, Arnaud à la mécanique ainsi qu’à la roue avant droite, Thomas à la roue avant gauche, David aux pneus (vérif pression, mise en chauffe etc.), l’autre David au béquillage avant, Seb au béquillage arrière, Max à la roue arrière et, élément essentiel, Maélie grâce à laquelle j’ai pu aller au terme de ces 24 heures tant ses massages m’ont maintenu en “vie”. Elle est encore au tout début de sa carrière de kiné mais ses soins m’ont été beaucoup plus bénéfiques que ceux administrés l’an dernier par des kinés pourtant expérimentés.

Il est tard lorsque, les discussions achevées, nous allons tous goûter un repos précieux avant la grande journée de demain…

Samedi matin, le temps est au beau fixe, et cela devrait durer presque toute la course…en effet, certaines prévisions font état d’orages qui pourraient intervenir à la mi journée du lendemain…

Pour l’heure, il est temps de peaufiner les derniers détails. David et Thomas improvisent une réunion au sommet visant à disserter sur la course du soleil: “tu le vois là? et bien ce soir, il aura changé de place, ça te la coupe hein?” Notez l’air incrédule de Thomas qui ne semble guère adhérer aux théories rocambolesques de David…N’est pas Galilée qui veut!

Il est désormais temps de se préparer pour le warm up, dernier entrainement avant le grand départ, qui s’effectue avec une moto équipée des pneus de course et avec le plein de carburant.

Il est bon de recueillir des dernières infos mais pas question de soumettre la machine à de trop rudes contraintes ni de prendre le moindre risque à moins de deux heures du départ. A l’issue de ce roulage, petit débriefing au cours duquel nous validons définitivement nos choix…cette fois, nous sommes fin prêts!

Il nous reste une heure et demie que nous mettons à profit pour prendre des photos et nous détendre car la tension commence à se faire sentir…le départ d’une course d’endurance est toujours un moment particulier, générateur de stress, à fortiori lorsqu’il s’agit d’une 24 heures. Tout est donc bon pour évacuer la pression!

le compte à rebours est commencé…les filles prennent place au chronométrage…

…tandis que la grille commence peu à peu à se remplir…

A 15 heures, après une procédure de départ classique et sans incident notable, le drapeau catalan libère les concurrents. Martial prend un bon départ et adopte tout de suite un rythme rapide qui lui vaut de se battre avec les copains du MYRT. A la fin de son relais, nous sommes sur orbite!

On ne va pas ici détailler chacun de nos relais mais plutôt mettre en évidence les temps forts de notre course qui s’est construite sur les éléments suivants: Une grande homogénéité, des relais longs, rapides et surtout très réguliers. En effet, la trentaine de tours par relais s’est la plupart du temps effectuée dans la même seconde, ce qui fut d’une redoutable efficacité; c’est incontestablement là qu’a résidé notre force.

Nous avons également énormément communiqué, analysé chaque fois que celà a été jugé nécéssaire…

Sceance Massage sur sergio nangeroni au 24 h motos de barcelone 2011

Puis vient mon 2ème relais…Au cours de la 1ère demi heure, tout se passe bien, nous montons dans la hiérarchie, la moto ronronne, notre rythme est bon. Soudain, dans la longue ligne droite des stands, et alors que je viens de passer la 6ème (environ 250 km/h), une vibration se fait sentir au niveau du train avant qui, dans la seconde qui suit se transforme en une espèce de guidonnage semblant devoir me projeter contre le rail de gauche…Guidé par l’instinct de conservation, je serre les demi guidons de toutes mes forces mais cette fois ci, c’est vers le rail de droite que je semble devoir me propulser…je pose les pieds par terre pour trouver de l’équilibre, aussi précaire soit il, car je suis obsédé par l’idée de rester sur le  bitume. Je suis conscient que la moindre incursion sur la partie gazonnée sur les bords de piste est synonyme de chute immédiate…Bien sûr, hors de question de toucher au frein avant…

Avec tout ça, je n’ai même pas pensé à ce qui pouvait se passer derrière omnubilé que j’étais par l’idée de rester sur mes roues…c’est maintenant, alors que je rédige ces lignes, que je me rends compte du danger que pouvait représenter l’arrivée d’une moto derière moi, d’autant qu’aux trois quart de la ligne droite, une compression masque en partie la visibilité…Pour une raison que personne ne s’explique, l’improbable se produit:  j’évite la chute, la vitesse décroît et après 400 mètres de freestyle hors contrôle, je finis par m’immobiliser tout au bout de la ligne droite, pile à coté du vibreur intérieur, c’est à dire au point de corde!

A quoi dois je cette heureuse issue? Un sens de l’équilibre aiguisé par des années de ski? peut être…une certaine force dans les bras pour serrer désespérement les guidons? pourquoi pas…mais c’est surtout la chance qui m’a permis de me sortir de ce mauvais pas…

Après analyse, il s’avère que la valve (qui n’était pas coudée) s’est sectionnée provoquant, à cette vitesse, un dégonflement quasi instantané du pneu. Les techniciens Dunlop avoueront de jamais avoir vu ça et tendront à rejeter le défaut de conception (ben voyons) en privilégiant l’hypothèse (improbable à nos yeux) d’un projectile ayant atteint la valve…

En tout cas, les commissaires ne se posent pas tant de questions et s’agitent pour me dégager de ce lieu inconfortable…Pas le temps de s’apitoyer sur son sort, il faut le plus vite possible ramener la moto au box. Seul souci, le règlement m’interdit de recevoir la moindre aide et la voie de sécurité est en montée, je ne vous raconte pas la plaisir que j’ai pris à pousser mon engin avec la roue avant à plat! Après 15mn d’effort, je parviens à l’entrée de la voie des stands ce qui permet au staff de prendre la moto en charge. 2 mn plus tard, elle repart avec Marc à son guidon. Nous sommes retombés à la 28ème place…

A partir de ce moment, nous n’allons pas cesser de remonter au classement. La nuit nous y  aidera car une constatation s’impose: nous doublons beaucoup plus que pendant les 1ères heures de course. Il n’y a d’ailleurs pas énormément de différence entre nos chronos de jour et ceux de nuit. La grosse difficulté qui nous avons à gérer est désormais la fatigue. Il faut savoir que la grande majorité des équipages est composée de 4 pilotes. Nous ne sommes que 4 ou 5 motos à rouler à 3…si en début de course, cela ne s’est pas trop fait sentir, nous en mesurons maintenant le poids car après avoir débriefé le relais, s’être alimenté, douché, massé, il ne reste plus beaucoup de temps pour dégager des plages de sommeil. Et c’est au moment ou enfin on le trouve qu’on vient vous chercher pour prendre le prochain relais qui intervient 20mn après!

Mais on s’accroche, on se bat, galvanisés par notre remontée au classement…23,22,21…malgré des signes évidents d’épuisement, nos chronos et notre régularité ne sont guère affectés…20…

Motos du team SRET666 BMW au 24h motos de barcelone

Pour la 2ème année, je suis sur la moto lorsque le soleil se lève…c’est comme une résurrection, magique!

Cependant, un bruit inhabituel attire mon attention dans la longue parabolique à droite…c’est une sorte de cliquetis que je n’entends que dans cette portion. je m’empresse de le signaler à ma descente de moto et au vu des regards qui accueillent cette information, le phénomène est inquiétant. Marc repart et rentre au bout d’un tour, persuadé que c’est fini…Comme le bruit semble associé à l’usage du 3ème rapport, nous décidons de ne plus l’utiliser…et l’aventure continue, mais pour combien de temps?

Nos craintes se confirment au vu des chronos de Martial qui sont très inférieurs à ceux qu’ils signe habituellement…Il termine son relais littéralement épuisé, guère rassurant pour moi qui doit prendre le guidon…

Que se passe t il?

je vais rapidement être fixé…la moto rebondit comme un kangourou à chaque lâcher de frein et surtout, elle n’accepte de tourner à droite qu’au prix d’un énorme effort…je comprends mieux les chronos de Martial et son état de fatigue lors du relais précédent surtout lorsque l’on sait que les circuits tournent majoritairement à droite!

je décide de rentrer au bout d’un tour…le staff s’active autour du sabot qui semble vouloir prendre la poudre d’escampette et qui pourrait être la cause du phénomène…

je repars mais rien n’a changé…tant pis, je continue en mode kangourou car même si nous ne sommes pas menacés par la remontée du MYRT, il ne faut pas accumuler les arrêts mais ce sera mon relais le plus difficile…

…Dans la ligne droite, je jette un regard à la tour…plus que 4 heures…19ème…

En descendant de machine, le spectacle est éloquent: il y a une différence d’au moins 1centimètre entre les ressorts de précharge des 2 tubes de fourche et surtout, la roue arrière est de travers!!!

La moto est très rapidement remise en bon ordre de marche et Marc repart plus déterminé que jamais…il va signer un authentique exploit en nous claquant un chrono d’un autre temps en 1’58 qui est tout simplement son temps de course le plus rapide, avec un rapport de moins!!!!Décidément, ce gars là n’est pas vraiment humain!!!

…18…

3 heures…le MYRT cravache grave…

..17…

Mauvaise nouvelle, le cliquetis refait son apparition mais en seconde cette fois…il faudra se passer de ce rapport également…

Surmotivés par la fin de course qui approche et ignorant désormais la fatigue et les soucis techniques, nous parvenons malgré tout à rouler dans un rythme tout à fait correct…

24 h de motos de barcelone , bmw du team SRET666

…2 heures…

..16…

Alors que nous ne semblons plus être en mesure d’être inquiétés par nos rivaux/potes du MYRT, 2 stop and go très contestables (pour vitesse excessive dans la pit lane) vont bouleverser notre stratégie de fin de course…

Informés, les pilotes de la 42 en remettent une couche…l’écart s’est dangereusement réduit…la tension monte…Pour ne pas risquer de tout perdre, nous décidons sagement de ne pas défendre coûte que coûte notre place…

…1heure…

Allors que Martial roule depuis environ 1/4 d’heure, un gros nuage noir se fait de plus en plus menaçant aux abords du circuit…

…45mn…1ères gouttes de pluie…les teams manager s’agitent et se mettent à faire la navette entre le muret, le box…tout en scrutant l’horizon!

Les pneus pluie font leur apparition devant les box mais la piste reste sèche donc pas question de changer pour le moment…

..30mn…le MYRT est dans le même tour que nous, ça chauffe grave et vu leur rythme, ils peuvent nous coiffer sur le poteau!

Quelques gouttes refont leur apparition…d’abord éparses, elles se font plus denses…et brutalement, c’est le déluge en même temps que la nuit tombe sur le circuit! Dans les stands, c’est l’effervescence et le ballet des arrêts commence….

Chez nous, la tension est montée d’un cran car nous jouons très gros avec cet arrêt: Si les choses se passent mal, nous perdons notre 16ème place! Les visages traduisent une concentration extrême…Martial arrive et immobilise la moto exactement à l’endroit indiqué…tout semble se passer au mieux, il y a de l’agitation mais pas de précipitation ni de panique…Les 2 David, Seb, Arnaud, Thomas et Max assurent grave et Martial repart toujours 16ème…

…1/4 d’heure…

La ligne droite prend des allures de Mississipi, tous les pilotes sont sur des oeufs et la 42 n’échappe pas à la règle…je crois que ses pilotes se résignent à cette 17ème place, encore faut il que nous restions sur nos roues! Pour ajouter au suspens, la moto émet un bruit de casserole à chaque passage devant nous…quelquechose vibre ou est en train de se dévisser…tenir, il faut tenir!

…5mn…

la tension est terrible…être si près du but…et si la boîte se bloquait au point mort? et si Martial chutait? et si…

…2mn….

La “casserole” roule toujours…

…encore un regard vers l’horloge de la tour….et ça y est, la petite aiguille sur le 3, la grande sur le 12, pas de doute, il est 15 heures!!!!!!

Le damier est agité devant les leaders toujours sous des trombes d’eau…ne reste plus à la 66 qu’à franchir la ligne….

…mais ou est elle?

Alors que nous ne respirons plus, notre moto pointe le bout de son nez à la sortie du dernier droit et franchit la ligne tant espérée…

Nous l’avons fait!!!

Nous nous enlaçons, nous nous embrassons, l’émotion est énorme…nous avons conquis notre Graal!!!!

Ces moments resteront gravés dans ma mémoire, et pas uniquement dans la rubrique sport! Les émotions ressenties dépassent en effet largement ce cadre tant elles sont associées à des valeurs humaines fondamentales. En la matière, mes coéquipiers du SRET qui avaient déjà fait montre de grandes qualités mentales  l’an dernier, m’ont une fois de plus bluffé par leur ténacité hors norme.

Je leur exprime ma reconnaissance pour m’avoir fait une nouvelle fois confiance et j’adresse également un immense merci aux personnes associées à cette aventure. Certes, les pilotes sont sur le devant de la scène et sont les premiers à recueillir les lauriers mais sachez que rien de tout cela n’aurait été possible sans l’aide des amis et des partenaires. Puisse ce résultat être pour eux une récompense à la hauteur de leur dévouement…

Bien entendu, cette course ne saurait être une fin…Envisageons là comme une glorieuse étape destinée à nous propulser plus loin encore.

Mais, selon la formule consacrée, ceci est une autre histoire!

NB: Pour accéder au reportage tourné par la TV espagnole, cliquez ici (http://www.youtube.com/watch?v=oUhcayf32UM&NR=1) et essayez de nous repérer, en particulier dans la rubrique “cursa de 16h a 22h” dans laquelle nous apparaissons souvent (mais aussi à d’autres endroits) alors n’hésitez pas à vous balader au gré du menu.